Cette exposition-dossier est consacrée à Paestum, l’antique Poséidonia, fondée par des colons grecs vers 650 avant JC en Campanie aux alentours de Naples. A la fin du Ve siècle elle fut conquise par les Lucaniens, un peuple italien, avant de devenir au IIIe siècle une possession romaine. L’intérêt archélologique de ce site réside dans les vestiges de trois grands temples de style dorique : le temple de Poséidon, dieu grec de la mer, qui est l'un des temples grecs antiques les mieux conservés, la basilique et le temple de Cérès, la déesse romaine de l'agriculture. De plus la cité fut durant le IVe siècle l’un des principaux centres de production de vases à figures rouges en Italie méridionale. L’exposition est située au 1er étage de l’aile Sully en salle 44 du département des antiquités grecques, étrusques et romaines
Petite parenthèse, cette salle fait partie de la galerie Campana. Si vous voulez échapper à la foule du Grand Louvre et vous retrouver, l'espace d'un instant, dans un tranquille musée de province allez dans cette galerie d'étude consacrée aux céramiques grecques dont le parquet sent bon l'encaustique.
Dans ces neuf salles aux plafonds allégoriques se trouve une riche collection de céramiques grecques. Celle-ci fut constituée au XIXe siècle par le marquis Giampetro Campana qui fouilla la nécropole étrusque de Cervéteri. A la suite de manoeuvres financières frauduleuses, ce dernier fut contraint de vendre sa collection à Napoléon III en 1862.
Les 3.500 vases grecs furent installés dans des vitrines en bois de chêne spécialement conçues pour recevoir ces pièces. A cette galerie, inaugurée en août 1863, fut donné le nom du marquis Campana.
Et puis, pendant qu’on y est, permettez moi une petite anecdote personnelle. Quand j’étais étudiant (il y a longtemps, au siècle dernier..
Il faut attendre le milieu du XVIIIe siècle pour que Poséidonia-Paestum sorte de l’oubli, des voyageurs Français font les premiers relevés du site. La diffusion de ces documents place alors le site comme une étape obligée pour les voyageurs cultivés en Italie, en témoignent ces relevés de l’architecte Henri Labrouste.
Les premières fouilles de 1805 mettent à jour les fameux vases à figures rouges, mais jusqu’à la fin du XIXe siècle les fouilles sont plus des chasses au trésor que des travaux scientifiques. En gros on creuse des trous un peu n’importe où dans l’espoir de déterrer un beau vase où des bijoux.
A partir du XXe siècle débute la véritable recherche scientifique avec la fouille de la ville, des nécropoles et la découverte d’un sanctuaire consacré à Héra. Paestum ayant été un important centre de production des vases à figures rouges, les archéologues ont découverts plusieurs vases signés (à la manière des peintres athéniens) par deux artisans, Astéas et Python Autour de ces deux artistes, il a été possiblede situer d’autres peintres et de retracer l’histoire complexe de la céramique de la cité.
Cette exposition est visible jusqu’au 30 mai 2011.