Illustration des pratiques contractuelles illégales en cours dans la fonction publique et dans les entreprises publiques (ces deux termes me semblant toujours aussi antinomiques…), on apprend à cette occasion que France Inter employait Stéphane Guillon depuis avril 2003 en contrats à durée déterminée (CDD) successifs, ce qui est interdit par la loi (comme nous en informe si aimablement les propres services du gouvernement ici). Ils ont donc été requalifiés en contrat à durée indéterminée (CDI). Et toc. Pan dans ta tronche de sale ultra-libéral, Val.
Résultats de la procédure prud’homale (instance qu’entre parenthèses les patrons et le gouvernement réunis voudraient bien voir supprimée… et pour cause : elle contrarie leurs intérêts¹), des sanctions financières particulièrement conséquentes pour Radio France :
- 150 000 euros d’indemnités pour licenciement
- 41 981,70 euros d’indemnités de licenciement
- 11 581,16 euros pour le préavis de licenciement
- 5 790,58 euros d’indemnités de requalification
- 1 158,11 euros pour les congés payés
- 1 500 euros pour ses frais de justice.
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TOTAL : 212 011,55 euros
Ce n’est que justice, dans la mesure où Stéphane Guillon avait appris son licenciement le 23 juin 2010, dans un entretien au Monde de Jean-Luc Hees, le PDG de Radio France, suite à différents sketches qui n’avaient pas plu en haut lieu… dont celui-ci et celui là , entre autres.
Il faut dire que la nomination du PDG de la radio publique par Nicolas Sarkozy lui-même y est peut-être pour quelque chose… Quoiqu’en dise Monsieur Val, patron hors norme et dangereux récidiviste puisqu’il avait procédé avec Siné de la même manière : par voie de presse. Ce n’est pas le courage qui l’étouffe, le pseudo-subversif si habilement rentré dans le rang…
On espère qu’il sera fait davantage de publicité autour de cette décision de justice concernant Guillon que pour la réhabilitation de Siné, étrangement passée sous silence dans la presse dominante, alors que ses prétendues insultes antisémites, elles, n’avaient pas manqué de défrayer la chronique et ont été abondamment reprises.
Mais il est utile de préciser que la supposée victime était le fils du Président… ce qui change tout. CQFD. Le traitement médiatique ne pouvait donc décemment pas être le même, hein !? ;) (Faut pas pousser la transparence jusque dans les mains de Mr Assange, quand même !…).
¹ Entre parenthèses, et très concrètement, 63 conseils de prud’hommes ont déjà été supprimés en 2007, dès l’arrivée de Sarko au pouvoir (voir ici). Merci à Rachida Dati, qui en a d’ailleurs été bien mal récompensée…