Philippe Broussard, La disparue de San Juan, éd. Stock

Publié le 28 janvier 2011 par Slal
Paris, Place de l'Estrapade, janvier 2011
Philippe Broussard est rédacteur en chef du service Enquêtes de L'Express. Ancien grand reporter au Monde (1989-2005), il a reçu le prix Albert Londres en 1993. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages chez Stock, dont La Prisonnière de Lhassa (2001), avec Danielle Laeng.

« L'histoire de Marie-Anne mérite un livre ; ceux qui l'ont enlevée en 1976 doivent savoir qui elle était, et mesurer ainsi - en sont-ils capables ? - l'horreur de leur crime. S'ils comparaissent un jour devant un tribunal, ils brosseront d'elle un portrait mensonger, peut-être même l'accuseront-ils d'avoir été une "terroriste", une tueuse, une poseuse de bombes. Tout cela est stupide ; Marie-Anne n'a jamais tué personne, elle était incapable de violence. Mais il faut reconnaître qu'elle a eu un parcours déroutant, digne d'un film ou d'un roman. »
Marie-Anne Erize avait vingt-quatre ans, un physique de mannequin, des utopies de rebelle. Née au sein d'une famille française établie en Argentine, elle a grandi dans la jungle du nord du pays avant de suivre une trajectoire exceptionnelle. Des bidonvilles de Buenos Aires aux quartiers chics de Paris, des coulisses de la mode à celles de la guérilla, elle a flirté avec tous les univers. Et puis des militaires en civil l'ont enlevée à San Juan. Ses proches ne l'ont jamais revue. Sa mère, Françoise, n'a cessé de se battre contre l'oubli, dans ce pays où la dictature (1976-1983) a fait plus de 30 000 victimes. Aujourd'hui encore, elle ne cesse d'espérer que le corps de Marie-Anne sera un jour retrouvé, et ses assassins identifiés. Peu importe que cette histoire remonte à plus de trente ans. Philippe Broussard a voulu la raconter. Partir sur les traces de la disparue de San Juan. En France comme en Argentine, il a interrogé des dizaines de témoins, exhumé des archives et tenté d'assembler, peu à peu, le puzzle des multiples vies de Marie-Anne Erize.
Ces investigations aideront sa mère à mieux la comprendre. Elles apporteront aussi à l'enquête des éléments inédits contre le principal suspect, Jorge Olivera, un officier d'extrême droite devenu avocat.