Des choeurs, des cuivres, du groove….la Soul, cette musique de l’âme au confluent du Gospel, du Negro Spiritual, du jazz et du rythm’n blues. De ces racines aux accents douloureux mais dignes et porteurs d’espoir sont nés des titres immortalisés par des interprètes de légende au nombre desquels les plus mythiques d’entre eux, Otis Redding et James Brown.
Pour 2 concerts d’exception, les Gibson Brothers ont tenu à les honorer sur la scène de l’Olympia, à la tête de leur Soul Circus Band ….15 musiciens aguerris, inspirés qui pulsent leurs sons en une rythmique syncopée au plus profond de nos émotions … des choristes élevant au sacré par leurs voix suaves et sensuelles des thèmes pourtant profanes.
Frédéric Zeitoun en maître de cérémonie , expert averti et talentueux enchaînant témoignages vécus et anecdotes inédites, assurant le relais pour un plateau d’artistes issus d’univers différents , toutes générations confondues , mixité improbable mais tellement évidente tant ils se sont nourris de cette même culture musicale.
Hommage qu’ils ont tenu à rendre, loin de tout cliché ou de reproduction à l’identique , enrichissant et renouvelant chacun avec sa propre identité un répertoire pourtant maintes fois exploité. Le pari était osé…le triomphe de ces concerts, les standing ovation témoignent cependant de la ferveur inébranlable d’un public communiant à ce son éternel.
Particulièrement remarquée la performance de Julie Pietri dans ce registre inattendu dont la voix voluptueuse, torride, incandescente a enflammé la salle. « Monsieur « Manu di Bango impérial au saxo confinant à l’excellence. Michel Jonasz, « mister swing « et maestro soul dans un « Papa’s got a brand new bag « d’anthologie . Respect Monsieur Jonasz, quel immense talent !
Ahmed, ex Pow Wow passé par les 10 commandements, totalement éblouissant dans « My girl « , voix chaude , profonde , troublante. Des duos aussi, envoûtant et planant avec la lumineuse Joniece Jamison…. » Try me « avec Jonasz et « It’s a man’s man’s world « avec Ahmed….Autant de moments d’apesanteur, âme en suspension et corps en fusion !!
Et le plus jeune d’entre eux, affectueusement nommé le bébé par Chris Gibson… Quentin Mosimann qui démontra une nouvelle fois dans une aisance déconcertante avec quel métier il sait innover sans trahir, offrant un « Sex machine « revisité à son image, bête de scène affirmée, aussi doué vocalement qu’au clavier dont il s’empare avec avidité, emportant la salle dans un move ensorcelant et ponctuant son interprétation de sa signature volubile.
Puis tout de charme, de douceur et de sensualité en deuxième partie pour un « The dock of the bay « venu de la salle pour se mêler enfin au choeur en un
émouvant hymne à Otis Redding . Big up « baby « Quentin, Monsieur Mosimann, grand parmis les grands offert comme un cadeau à un plus large public!
Une mention particulière pour Soul génération, toute jeune formation prometteuse qui par son interprétation magistrale de « It’s too funky here « s’est révélée dans la droite lignée du Soul Circus Band, cuivres et choeurs confondus.
Une tournée Rois de la soul est annoncée dans plusieurs villes de
France…vous aurez compris que c’est le spectacle à ne pas rater.
Pour le plaisir, pour l’émotion, pour les souvenirs, pour le bien de
l’âme tout simplement.
« La musique est peut être l’exemple unique de ce qu’aurait pu être la
communication de l’âme………s’il n’y avait eu la formation des mots
(Marcel Proust).