Un nouveau mensuel
L’Immanquable vient d’être lancé par Frédéric Bosser, directeur et rédacteur en chef du mensuel [dBD]. Annoncé depuis décembre et présenté lors d’une soirée très chic de remise des [dBD] Awards au Théâtre du Rond Point (près des Champs Elysées), ce nouveau magazine de près de 150 pages se spécialise dans la prépublication d’albums de bande dessinée franco-belge.
Sous le slogan, « la BD en avant-première »,
il propose en exclusivité le premier tiers de sept albums à paraître prochainement, à savoir :
- le T.2 Le Piège Machiavélique des Aventures de Philip et Francis, la parodie de Blake & Mortimer de Pierre Veys et Nicolas Barral (Dargaud – avril 2011),
- la nouvelle série de pirates, le T.1 de Pavillon noir d’Eric Corbeyran et Brice Bingono (Soleil fin mars 2011),
- le nouveau western romain, le T.1 des Boucliers de Mars de Gilles Chaillet et Christian Gine (Glénat – 9 mars 2011),
- le nouveau diptyque Magasin sexuel de Turf (Delcourt – 2 mars 2011),
- le dyptique Un sac de billes, adaptation du roman éponyme de Joseph Joffo par Vincent Bailly et Kris (Futuropolis – 7 avril 2011),
- le T.1 de La Légende d’Horacio d’Alba par Jérôme Le Gris et Nicolas Siner (12 bis - 31 mars 2011),
- et enfin le début du nouveau triptyque Les Innocents coupables de Laurent Galandon et Anlor (Bamboo, collection Grand Angle – mars 2011).
Face à
Fluide glacial,
Lanfeust ou
Spirou, attachés respectivement aux maisons d’éditions Casterman, Soleil et Dupuis et visant l’humour, l’héroïc fantasy ou la jeunesse,
L’Immanquable se veut indépendant et plus orienté adultes. Certes l’indépendance est relative puisque les éditeurs financent les prépublications, mais effectivement l’offre est originale et nouvelle. Contrairement à
Planète BD, les titres proposés ne sont pas les plus grands blockbusters. D'ailleurs, la couverture présentée pour le lancement à la presse prévoyait la prépublication des
Survivants de Léo mais l'album étant sorti, cela n'avait plus trop son intérêt. Le programme, plutôt alléchant, prévoyait aussi la présentation des ateliers des auteurs, ce que propose d’ailleurs déjà BoDoï en ligne, et l’interview chaque mois d’une personnalité extérieure au monde de la bande dessinée pour un «examen de passage». Mais
ces rubriques ont disparu sans explication. L’interview grand format d’un auteur invité qui devrait livrer ses souvenirs de ses premiers pas dans le métier est remplacé par des mini interviews, toutes signées Frédéric Bosser, d’un des auteurs de chaque titre prépublié. S’ajoute un mémo, guère lisible du fait d’une police grise sur un fond noir, sur « les pirates dans la BD » par Henri Filippini et une sélection en images de 11 albums sortis en janvier. Outre les promesses non tenues,
la grande déception est la qualité du papier. Certes, nous dit-on, 12 numéros équivalent 24 albums et donc au moins 280,00 € pour un abonnement annuel de 50,00 € seulement. Reste à savoir si l’argument convaincra un large public.