Avril 2009 : Un inconnu fait trembler la planète poker en s’imposant dans l’un des plus grands tournois d’Europe : l’EPT San Remo. Constant Rijkenberg n’a que 20 ans et les observateurs lui prédisent déjà un avenir des plus glorieux. Il faut dire que le minot d’Amsterdam a tout pour réussir : gueule d’ange et jeu ultra-agressif qui ferait passer Tom Dwan pour un conservateur.
Relances permanentes, 3bet, 4bet light : toute la panoplie du joueur moderne poussée à son paroxysme. Constant Rijkenberg ou la quintessence du poker ultime. L’histoire est belle. Trop belle peut-être. Très vite, une méchante rumeur fait le tour des forums spécialisés : le hollandais aurait survendu ses parts dans le tournoi. Traduction : les gains de sa victoire seraient insuffisants pour rembourser la totalité de ses dettes.
D’autant plus meurtrière qu’elle est impalpable, la rumeur se répand comme une trainée de poudre, emportant avec elle la défense de l’intéressé. « J’ai tenté en vain de m’expliquer sur le sujet » explique aujourd’hui Constant. « Personne ne m’écoutait. J’ai préféré laisser tomber ».
La vérité, comme souvent, est toute autre. « J’ai effectivement vendu un pourcentage à plusieurs personnes pour jouer le tournoi mais la victoire m’a tout de même permis de conserver une part importante des gains. »
« Le poker doit rester une passion »
Difficile de sortir totalement indemne d’une telle histoire. « J’étais vraiment dégouté. On remettait en cause mon honnêteté et il m’a fallu du temps pour oublier tout ça ». Un temps qu’utilisera Rijkenberg pour reprendre des études abandonnées quelques mois plus tôt.
De retour sur le circuit, Constant envisage désormais de mener de front ses deux activités : « même si je suis un joueur de poker professionnel, il est important de terminer mes études. Je veux garder les pieds sur terre et m’assurer un avenir. Le poker est une passion avant tout ».
Deux ans après son exploit italien, Constant a beaucoup changé. « Aujourd’hui, j’ai envie de me faire plaisir. Le poker doit rester une fête ». C’est dans cet esprit que le jeune hollandais a rejoint récemment la Team Partouche. « J’ai rencontré Jean-Jacques Ichaï (ndlr : Responsable marketing poker du Groupe Partouche) à l’occasion des WSOP 2010. Le courant est tout de suite passé entre nous. L’idée de travailler ensemble est venue naturellement« .
Bien entouré, sûr de son jeu et l’esprit enfin libéré, Constant Rijkenberg est plus motivé que jamais : « l’objectif est clair : je veux tout gagner avec Partouche » (rires). Bienvenue chez toi Constant.
N.S