Un nouvel élan aux girondins ?

Les Girondins ont-ils crevé l’abcès ? On peut se poser la question, après un début de semaine très agité au Haillan, où il n’y a pas que les supporters mécontents qui ont réclamé une mise au point. Jean Tigana a apparemment dû faire face à son groupe, qui lui aurait reproché ses choix tactiques et sa communication minimaliste. Le match de dimanche, à 17h à Chaban-Delmas contre Nice, permettra donc de vérifier si l’entraîneur bordelais a écouté ses troupes et s’il semble décidé à insuffler un nouvel élan au sein de l’équipe. Repositionnement de Fernando au milieu, mise à l’écart d’un Ciani dépassé ces dernières semaines ou encore tenter de relancer Wendel, les choix ne manquent pas pour le coach girondin. Sauf peut-être devant, où seul Diabaté et Modeste sont disponibles. En effet, après les départs en prêt de Saivet et Bellion au mercato, et le probable départ de Maazou vers Monaco, les Girondins se trouvent bien dépourvus sur le front de l’attaque. L’hypothèse d’un retour de Cavenaghi a même circulé, avant d’être démentie par le club.
«Situation comique»
Les Niçois doivent néanmoins composer avec le même problème. Eric Mouloungui est en effet forfait pour le déplacement en Gironde, et Bellion ne pourra pas être aligné en raison d’un accord entre les deux clubs. Un accord que l’entraîneur des Aiglons Eric Roy a qualifié d’«antisportif», et qui reste en travers de la gorge de Bellion, qui aurait adoré jouer un mauvais tour à Jean Tigana en faisant trembler les filets de Chaban-Delmas : «La situation est tout de même comique. Je n’ai pas le niveau pour jouer avec les Bordelais mais je n’ai pas le droit de les affronter.» C’est donc des tribunes qu’il suivra une rencontre qui s’annonce tendue, entre deux clubs dos au mur. «Dans l’urgence» selon Jean-Louis Triaud, les Girondins doivent absolument s’imposer s’ils ne veulent pas s’enfoncer encore un peu plus dans la crise. De leur côté, les Niçois, 15e, ne sont qu’à deux points de la zone rouge. Mais ils sont capables de sortir le bleu de chauffe, comme ils l’ont prouvé dimanche en éliminant Lyon de la Coupe de France après un match plein d’envie. Une envie qui fait cruellement défaut aux Bordelais depuis des semaines...•
Sébastien Hervieré