Desaccords

Publié le 28 janvier 2011 par Evademarseille
Il y a plus qu'une dizaine d'années que la vague des sushis et autres plats japonais a déferlé un peu partout en Europe. Marseille a accusé un surprenant retard par rapport à d'autres villes, notamment Paris. Mais depuis un certain temps des sushi bars ne cessent d'ouvrir à chaque coin de la ville. La demande est là comme en témoigne par exemple le Su au rez-de-chaussée du Centre Bourse qui ne désemplit pas à l'heure du déjeuner.
"Nos sushis sont préparés sous le haut contrôle de nos 'Itamaés' (...), nous avons confié la préparation à des professionnels et plus particulièrement au très respectable Chef cuisinier japonais Naoyuki Miyagawa. (...) Ce savoir faire assure également un poisson irréprochable, sélectionné, conservé et coupé selon les règles traditionnelles de cet art" peut-on lire sur la page accueil du site d'un des nouveaux venus, Kyo Sushi, qui vient d'ouvrir vers la place Castellane.
Une première livraison a été satisfaisante, rapide, les sushis bons sans être toute fois exceptionnels. Une visite au restaurant s'est donc imposée pour regoûter sur place.
La salle est spacieuse presque trop spacieuse comparée à la plupart des restos japonais qui jouent plutôt la carte de l'intimité et de la proximité. La décoration fait preuve d'une certaine élégance, la première impression est donc favorable. Hélas les déceptions commencent très vite!
La commande se fait au comptoir à côté de l'entrée, c'est à dire on se pose, étudie la carte, doit se relever à nouveau pour aller indiquer ses choix - et payer tout de suite! Bon, nous retournons à notre table où arrivent en ordre dispersé soupes, thé, ravioles, sushi etc. On n'était que trois personnes, la salle quasiment vide et on n'était pas capable de nous servir en même temps! En plus la soupe et le thé ont été servis dans des gobelets en polystyrène dignes d'un fast-food de base, les petits ramequins pour la sauce soja sont en alu jetable, les plats sont en partie servis dans des assiettes ou bols blancs plus que basiques ou carrément sur des supports en plastique.
Mon plat de sashimi sur un bol de riz était convenable mais pas plus, la portion plutôt chiche. Certes manger de la cuisine japonaise n'est pas pareil qu'à s'empiffrer d'une tariflette, mais le minuscule triangle d'omelette et les trois tranches de poisson sur du riz presque froid pour 13 € est un peu exagéré.
J'ai du mal à comprendre comment une enseigne qui met en avant la qualité de ses produits et le savoir-faire de la préparation le plus sophistiqué ne va pas jusqu'au bout! La concurrence est de plus en plus rude vu le nombre d'endroits pour déguster des sushis - et avec cette démarche je ne suis pas sûre que Kyo Sushi tira son épingle du jeu!
: Kyo Sushi, 15 avenue du Prado, 13006P.S. Tout le contraire de Tako San au plein coeur du Panier (36 rue du petit Puits, 13002). Pas de maître vénérable mais des filles adorables, pas de grande salle à la déco chic mais un tout petit bui-bui avec des meubles chinés, pas de sushis mais de la cuisine de rue (boules de riz farcies, crêpes au poulpe...), pas de thé dans un gobelet plastique mais dans une petite théière et un bol en céramique... Un lieu qui a le charme du "Japon profond"!