« 3 personnes au monde peuvent avoir les revenus des 48 pays les plus pauvres, la fortune de 225 personnes équivaut à la somme des revenus individuels dérisoires de 2,5 milliards d’êtres humains »
Dans notre pays, les exemples de patrons qui, après avoir mis leur entreprise en difficulté, partent avec des retraites chapeau ou des stock-options représentant 1 000 fois le salaire d’un de ses employés, ne sont pas rares.
Cette démesure est au coeur de la crise financière qui a bouleversé le monde il y a deux ans. Sur les 3 200 milliards de dollars qui s’échangeaient chaque jour sur les marchés financiers, avant la faillite de la banque Lehman Brothers, seuls 2,7 % correspondaient à des biens et à des services réels, le reste étant de l’économie spéculative tournant sur elle-même...
Cette fascination de l’argent comme celle du pouvoir constitue une véritable maladie, une drogue au cœur de notre société. Elle cache un mal-être, un mal-vivre profond, une absence de sens. Mais par sa fuite hors de la réalité, la démesure financière constitue un danger réel immédiat pour l’avenir de notre société, de la démocratie, de la sécurité du monde et des entreprises elles-mêmes, de notre société.
Elle détruit la valeur conventionnelle d’échange de la monnaie et du lien social. Comment un salarié peut-il se représenter un revenu représentant 1 000 fois son salaire ?
Expression du capitalisme financier dérégulé, elle menace la démocratie et la politique comme fonction de régulation.
Immorale, elle mine et discrédite les valeurs humanistes sur lesquelles se sont construites nos sociétés favorisant ainsi le retour des extrémismes régressifs et les menaces géopolitiques (fondamentalismes religieux, racisme).
Enfin, elle est un vrai danger pour l’avenir de l’économie et des entreprises elles-mêmes. Comment un chef d’entreprise peut-il comprendre l’univers de ses salariés les plus modestes et prendre des décisions qui les concernent quand ses revenus sont 500 ou 600 fois plus élevés ?
On aurait pu penser que les limites à cette démesure viennent des responsables et dirigeants financiers eux-mêmes, qui auraient tiré les leçons de crise financière récente. Il n’en est rien... Les choses continuent comme avant.
Aujourd’hui, différentes initiatives récentes réclament l’idée de bon sens d’un salaire maximum ou plus exactement le principe de la limitation d’un revenu maximum intégrant bonus et prime pour les dirigeants des entreprises.
L’hebdomadaire Marianne a lancé une pétition dans ce sens, soutenue par de très nombreuses personnalités.
Le groupe Socialiste a déposé une proposition de loi le 15 octobre 2009 dont la plupart des articles ont été repoussés par la majorité des parlementaires UMP.
Aux États-Unis, Barack Obama souhaite un plafond de 390 000 € de salaire maximum pour les patrons des banques aidées par l’État.
On peut discuter le niveau du plafond comme la méthode à utiliser (par la loi ou par une mesure fiscale) mais le principe d’un engagement dans ce sens m’apparaît aujourd’hui indispensable et urgent.
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