Aujourd’hui, a lieu à Fort de France la création du solo de danse interprété par Chantal Loïal, On t’appelle Vénus. C’est au Théâtre Aimé Césaire.
L’occasion de revenir au Cahier d’un retour au pays natal de ce poète, et à cet extrait :
Partir.
Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-panthères, je serais un homme-juif
un homme-cafre
un homme-hindou-de-Calcutta
un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas
l’homme-famine, l’homme-insulte, l’homme-torture
on pouvait à n’importe quel moment le saisir le rouer de coups, le tuer – parfaitement le tuer – sans avoir de compte à rendre à personne sans avoir d’excuses à présenter à personne
un homme-juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot
mais est-ce qu’on tue le Remords, beau comme la face de stupeur d’une dame anglaise qui trouverait dans sa soupière un crâne de Hottentot ?
photo Alain Birnesser