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Croissance personnelle: Prendre son envol

Publié le 27 janvier 2011 par Raymond Viger

Le vol

Jean-Pierre Bellemare, prison de Cowansville.

Dossier Chronique du prisonnier, Criminalité

fleo_toile05L’horizon m’invitait de son large sourire à plonger sur ses lèvres. Ma chance se présentait enfin. Les rayons chauds du soleil valsaient sur mes plumes, me gonflant d’assurance.

Étirant légèrement mon battement d’aile, je pouvais devenir maître de ma liberté. J’imaginais enfin voir de plus près l’arbre qui m’avait accueilli en son sein. Je sentis le vent me pousser un peu plus fort qu’à l’accoutumé, me contraignant à sortir du nid, comme s’il m’obligeait à revisiter toutes ces images que je m’étais faites dans ma tête.

L’inquiétude de vivre sa vie

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L’inquiétude me gagnait. Avais-je réellement envie de découvrir si le monde était véritablement comme je me l’étais imaginé? Des milliers de fois je me suis aventuré vers les plus hauts sommets en caressant les parois des montagnes du bout de mes plumes. Un pur plaisir réservé aux plus téméraires. Mais ces escapades se limitaient à mon imagination fertile.

Était-ce finalement le moment approprié pour faire ce saut, le grand saut, celui de mes véritables choix? La sécurité et le confort de mon nid m’en dissuadaient. Il me suffisait de plonger dans mon imagination et tout devenait réalité. Pour sortir de mon nid, je devais d’abord sortir de ma tête, là où je comblais tous mes caprices dans les moindres détails. Un saut à faire, une déchirure, pour entrer dans le monde réel qui devrait m’offrir beaucoup plus que celui de mes fantasmes. Comment faire pour trouver mieux si je ne vérifiais pas? Comment trouver plus beau si je ne comparais pas? Des questions remontèrent en surface. Était-ce la facilité qui dirigeait ma vie?

Prendre son envol

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Le vent souffla un peu plus fort. En fermant mes yeux, je pouvais facilement m’imaginer blotti dans une faille entre deux montagnes. Pourtant, quand je les ouvrais, j’apercevais toujours les mêmes branches qui, depuis ma naissance, limitaient ma vision à quelques pieds. Je sortis une première patte puis une seconde, je m’avançais prudemment sur ma branche et avant même que je puisse m’agripper à quoi ce soit, je tombais. Une peur me paralysa durant une seconde qui m’apparut une éternité. Durant cette effroyable seconde, ma vie se transforma à jamais. Je revis en vitesse accélérée toute ma vie… cet arbre… ma branche… Une vie qui se résumait à pratiquement rien. Les regrets m’envahirent aussitôt: j’avais gâché ma vie à l’imaginer.

Soudain, venue de nulle part, une force me releva la tête tout en m’étirant les ailes au maximum. J’étais soufflé telle une feuille d’automne. À mon grand ravissement, je prenais possession d’un corps qui ne m’avait jamais appartenu. Des sensations agréables frisant la volupté étreignaient tout mon être. La vie me montrait toutes ses richesses à ma portée. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ce moment magique? Tout ce que mes yeux croisaient était incomparable avec ma réalité imaginaire. J’étais enfin libre d’aller découvrir les merveilles d’un monde réel.

Toiles gracieuseté artistes du Café-Graffiti (514) 259-6900

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