Alors que nous étions habitués à des propos grandiloquents sur la refonte du système monétaire et financier mondial, sur la fin des paradis fiscaux ou des produits financiers « toxiques », suivis de décisions faibles voire inexistantes, cette fois-ci, même les déclarations de principe avaient perdu de leur force.
Les ambitions de la Présidence française ont visiblement été largement revues à la baisse. Le Président s’est contenté de fournir un ordre du jour. Pourtant, nous sommes loin d’être sortis de la crise et le fonctionnement du système monétaire et financier est toujours aussi instable. Il est urgent d’agir.
Depuis plusieurs mois, le Parti socialiste européen et en son sein le Parti socialiste français ne cessent de proposer des mesures progressistes qui permettraient à la fois de refaire passer l’économie réelle avant la finance et de dégager des ressources pour financer des politiques de soutien à l’activité.
S’agissant de la stabilité du système financier international, les socialistes proposent :
- tous les produits dérivés, y compris les produits hors bourse (OTC) doivent être régulés,
- la vente à découvert sans contrepartie doit être interdite,
- une taxe sur toutes les transactions financières de 0,05% doit être introduite.
- pour les banques, la séparation entre les activités de dépôts et d’investissement.
S’agissant de la stabilité monétaire, le Parti socialiste demande également au Président de la République d’œuvrer, dans le cadre de la présidence française du G20, à la mise en place d’une monnaie de réserve mondiale.
S’agissant de la refonte de la gouvernance mondiale, le Parti socialiste propose un renforcement du rôle du FMI dans la mise en œuvre d’une réforme du système monétaire et dans sa régulation, et réitère sa demande concernant la présence de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) au G20, ainsi que la participation de l’Afrique à ces réunions.
Enfin, il est urgent de prendre des mesures qui mettront réellement fin aux paradis fiscaux, à la fraude et à l’évasion fiscale, à l’évasion réglementaire et au blanchiment d’argent, en interdisant aux banques et aux établissements financiers de travailler avec les paradis fiscaux.