Magazine Cuisine
En septembre, les enfants reprennent le chemin de l’école et plutôt que de lézarder au soleil encore ardent, il faut s’activer pour se préparer à la mauvaise saison. Le potager, les arbres regorgent de trésors à cueillir, à ramasser. Ce qui était un divertissement est devenu au fil du temps une façon de vivre. Et ne rien concéder à l’industrie agro-alimentaire est une vraie satisfaction.
Les dernières tomates finissent en coulis, les melons et les tomates vertes rejoignent les abricots de juin sur les étagères à confitures. Les pommes de terre ont été très bien réussies et les rattes nous ont enchantés tout l’été. Les petits piments forts et les grands plus doux sèchent en guirlande. Ratatouilles et tomates farcies sont à cuisiner en quantité. Un rayon de soleil pour l’hiver. Les haricots blancs aussi. Les raisins sont là, comme les poires et les pommes. Les noix également. Les herbes et autres condiments, les légumes pour la soupe sont congelés. Les céleris raves, les choux, la mâche, les épinards sont encore en terre et méritent notre attention. Les courges et autres potimarrons se débrouillent tous seuls.
Sans jamais en être sûr, les cèpes ne devraient pas faire défaut. Les conserves de cochon, pâtés, terrines, ont été préparés au printemps et tiennent compagnie aux lamproies au Saint-Emilion et au Sauternes et à l’Axoa de veau de chez Pierre Arosteguy à Biarritz.
Tous les ans, avant l’hiver, nous allons chercher une grosse tome de brebis chez Alain Domini, à Beyrie sur Joyeuse, un des seuls bergers à encore faire l’estive et à traire à la main. On se fournit également en confitures de cerises noires à Itxassou, leur réputation n’est plus à faire, le miel vaut le détour aussi. Enfin, nous faisons un saut jusqu’à la vallée des Aldudes pour acheter un merveilleux jambon du Kintoa, un jambon de porc de race basque, une des plus anciennes d’Europe, moins à la mode que les pata negra ibériques mais plus goûteux et moelleux que beaucoup d’entre eux.
Les vendanges ne sont plus loin. Autour de l’Hermitage, les viticulteurs révisent et briquent leur matériel. Le compte à rebours a commencé. Les cépages blancs, sauvignon, sémillon et muscadelle, ouvrent le bal. Suivront le merlot, le plus précoce des rouges, puis le cabernet-franc et enfin le cabernet-sauvignon, le plus tardif. Mais chacun fait en fonction de ses parcelles et de la maturité de son fruit bien sûr.