L'affront de gauche

Publié le 26 janvier 2011 par Jplegrand
Pourquoi Mélenchon n'a rien à voir avec les intérêts populaires ?   Le PCF s'apprête à se fondre dans un Front de gauche dont le leader est Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier multiplie les déclarations du type, "plus à gauche que moi, tu meurs". Jean-Luc Mélenchon n'est pourtant pas un révolutionnaire, il ne l' a jamais été. Tous ceux qui examineront son parcours politique remarqueront qu'il a toujours choisi le chemin du réformisme. Comme de nombreux militants d'extrême gauche des années 70, Mélenchon s'intègre dans l'appareil institutionnel en soutenant François Mitterrand et devient membre du Parti socialiste. Après bien des péripéties qui le conduisent à avaliser tous les revirements de la "gauche bien-pensante" mais n'ayant pu obtenir plus que ce que lui avait accordé le PS, il fonde le Parti de gauche. C'est que Jean-Luc Mélenchon rompu aux manoeuvres politiciennes a compris qu'il y  avait un espace à la gauche du PS qu'il pouvait occuper en profitant de l'affaiblissement du PCF. Cela d'autant plus facilement que le PCF a abandonné  toute orientation transformatrice qui se serait  appuyée sur l'autonomie du mouvement populaire et qu'il a privilégié  de plus en plus ces dernières années une conception  électoraliste de la politique. Jean-Luc Mélenchon reprend donc toutes les thématiques qui peuvent avoir un écho chez les membres du PCF, voire de l'extrême-gauche et y compris dans une partie de l'électorat socialiste. Il parle de "révolution citoyenne" et tente de récupérer la colère de l'électorat populaire à l'encontre des politiciens avec l'expression "qu'ils s'en aillent tous !" Que Mélenchon ait cette attitude est dans la nature de son parcours de politicien et personne ne peut lui reprocher, il ne milite pas pour une transformation révolutionnaire de la société malgré toutes ses déclarations. Mais ce qui est remarquable c'est l'attitude des dirigeants du PCF qui dans l'espoir de sauver une relative influence composent avec Mélenchon une stratégie électoraliste alors que face à la crise  tout appelle à l'action de masse et à l'auto-organisation populaire. Il n'y a rien à attendre de ces gens qui ont liquidé le communisme pour quelques minables privilèges  au sein de l'appareil ou pour quelques pouvoirs que leur confèrent leur mandat d'élu national voire pour certains d'élu local. De plus en plus de citoyens se rendent compte du fonctionnement de cette "gauche" qui est toujours prête à sauver les intérêts du capital parce qu'elle profite elle-même du système. A l'opposé de ces gens et de leurs pratiques, des milliers de militants qui ont gardé les valeurs du communisme au coeur, qui n'ont jamais trahi leur idéal et qui ont même souvent payé  leur engagement  dans leur vie personnelle sont de plus en plus en colère contre ces manoeuvres politiciennes. Nous sommes des milliers dans ce pays, des millions dans le monde à militer  pour l'auto-organisation populaire et démocratique afin de renverser le capitalisme et socialiser la propriété des grands moyens de production et d'échanges, objectifs que ces dirigeants de la "gauche"  qualifient d'utopiques et irréalistes car ils craignent comme la peste l'avènement d'une révolution. Mais qu'ils le veuillent ou non, l'histoire est en marche, ils ont déjà choisi leur camp et nous le nôtre. Nous ne sommes pas du même côté.