Chaque année en fin janvier depuis 38 ans, le monde de la bande dessinée se retrouve à Angoulême pour la grande messe annuelle. Les chiffres sont impressionnants. Pour l'édition 2010 : officiellement plus de 200.000 visiteurs, 200 exposants, 7000 professionnels, 1500 auteurs, 1000 journalistes… Avec toujours en 2010, 11h30 d’antenne, Angoulême offre la seule vitrine d’envergure à la bande dessinée. Événement incontournable, il n’est pas exempt de défauts, mais l’édition présidée par Hervé Baru qui s’ouvre le 27 janvier pour quatre jours promet d’être exceptionnelle. Mode d'emploi.
Le grand public associe aujourd’hui la ville d’Angoulême à la bande dessinée. Créé dans une région où le secteur de l’imprimerie s’était fortement développée, le festival d’Angoulême n’a pourtant pas que des atouts. Située au cœur de la Charente, elle n’est pas des plus centrale, en revanche l’hiver y est généralement très froid et la capacité hôtelière insuffisante. L’organisation a connu des soubresauts et l’événement est régulièrement menacé de délocalisation. Mais les organisateurs – société commerciale privée - ont su habilement convaincre la ville, la Région, le Département et les sponsors pour pérenniser ce rendez-vous incontournable pour la profession et les amateurs du neuvième art. L’événement est devenu tellement imposant que quatre jours ne suffisent pas pour tout voir.
Chaque année, tous les participants et visiteurs râlent, mais s’y retrouvent finalement. Pourquoi ? Il n’y aucun événement au monde où toute la BD se donne rendez-vous dans toute sa diversité. Cette année on trouvera par exemple la bande dessinée de la Turquie, de Hong-Kong ou de Taiwan. Même si certains auteurs disent qu’ils ne veulent plus y aller, il faut bien avouer qu’ils rêvent d’être sélectionnés par leur éditeur pour s’y retrouver. L’occasion de rencontrer ses collègues, découvrir de jeunes talents et surtout pouvoir approcher tous les éditeurs… Ces derniers y vont bien sûr pour promouvoir leur maison mais aussi pour rencontrer de nouveaux auteurs et commercialiser leurs droits à l’international. Pour les fans, l’occasion est trop belle de visiter la plus grande librairie spécialisée au monde, d’approcher des auteurs rares dans le cadre de dédicaces et de visiter des expositions dans le programme officiel ou off du festival, sans oublier d’aller à la Cité internationale de la Bande Dessinée.
Pour ma part, j’y serai de vendredi à dimanche. Mon programme allégé consistera à sélectionner quelques événements et à me laisser guider par l’inspiration et les rencontres du moment. En soirée, je dînerai en compagnie d’auteurs et nous continuerons sans doute tardivement nos discussions. Voici quelques manifestations que j’ai retenues dans mon programme.
Vendredi 28 janvier
- à 14h00 : exposition Le Monde Troy à l’hôtel de ville
- à 15h00 : exposition DDLT (Debout les Damnés De La Terre !) concocté par le président du festival Hérvé Baru au bâtiment Castro
- à 16h00 : exposition Petite Histoire des Colonies Françaises au bâtiment Castro
- à 19h00 : concert de Fatoumata Diawara illustré par Clément Oubrerie (entrée
- à 20h00 : spectacle One Man Show de Philippe Geluck : « je vais le dire à ma mère » (entrée 20,00 €)
Samedi 29 janvier
- à 10h00 : exposition sur l’Egypte antique en BD par Isabelle Dethan, Mazan et Julien Maffre au musée des Beaux-Arts
- à 11h00 : exposition Hong Kong Stars aux Ateliers Magelis
- à 14h00 : concert de dessins sur un scénario de Charles Berbérian
- à 21h00 : concert Heavy Trash illustré par Hervé Baru et Jean-Christophe Chauzy au Théâtre d’Angoulême (entrée 20,00 €)
Dimanche 30 janvier
- à 10h00 : exposition la nouvelle BD belge francophone sur la nouvelle génération d’auteurs belges engagés à l’espace Franquin
- à 11h00 : exposition Snoopy au Parvis du Musée de la Bande Dessinée
- à 12h00 : exposition Parodies, la bande dessinée au second degré – une manière de rire de la BD et des autres arts - à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image.
Je vous invite à voir le site du festival pour plus de détails : www.bdangouleme.com. Sont d’ailleurs proposés quelques programmes thématiques : classique, incontournable, jeunesse, indépendants ou manga. L’entrée est de 14,00 € pour un adulte pour une journée ou de 30,00 € pour les 4 jours. A cela s’ajoute quelques spectacles facultatifs. Bon festival !
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Photos Hervé Baru, Fatoumata Diawara et autres visuels pris à la conférence de presse du festival en novembre dernier © Manuel F. Picaud / Auracan.com