Vous pouvez rire, pendards, c’est vrai que c’est assez grotesque.
Après m’être exclamé partout et sur tous les tons qu’on ne verrait jamais ma pomme cuite sur Facebook, j’ai dû me faire violence et réviser ma position du missionnaire.
Pour tout vous dire, ça me fait bougrement mal au fondement, cette histoire. Mais ce sera toujours moins douloureux que la désagréable expérience à l’origine de ce pathétique revirement. Figurez-vous que je suis passé à un quart de moitié de poil de la barbe de Durdecifer d’une information capitale – en tout cas, assez importante pour le petit dessinateur de Presse que je suis – alors même que ladite info circulait apparemment depuis un petit moment sur Facemachine. Du coup, très colère contre moi-même j’étais, et bien décidé à ne plus me faire avoir de la sorte, dussé-je filer des grands coups de lattes à mon ego minable.
Je ne suis pas doué pour la communication, c’est un fait avéré. Je préfère l’écrit à l’oral, et le dessin à l’écrit, ce qui finit par doubler mon handicap. Même un ours polaire n’ayant pas vu une femelle depuis la fin du XXème siècle communique mieux que moi.
Il faut dire que ma phobie du téléphone n’arrange rien. La liste des gens que je devais rappeler un jour constitue à elle seule un annuaire. En outre, et c’est vilain, je n’ai pas la culture de l’entretien patient et attentif des amitiés. Ce qu’il me reste d’amis – et Dieu sait qu’ils ont du mérite ! – le savent bien. Comme j’ai beaucoup bougé, j’en ai éparpillés pas mal aux quatre vents. Il paraît que c’est la peur d’être abandonné qui pousse ainsi à ne pas s’attacher, à jouer les indifférents, voire carrément à couper les ponts le premier. C’est ce que m’explique mon psy en ricanant. Il va falloir que je songe à rompre avec lui également.
Bref.
Vous ne verrez pas mon blaze sur Facebook. Mais celui de « L’amiral« , oui. Et s’il vous prenait l’idée de vouloir faire comme les célèbres deux flics (amis-amis), libre à vous, je ne le refuserai pas. Mais ne vous attendez pas à apprendre des tas de détails croustillants sur ma vie privée ou sur les moments de grâce pendant lesquels je me rends aux cabinets, vous serez déçus.
Voilà. C’est dit. J’ai fait mon coming-out facebookinique, n’en parlons plus.
Encore un mot, cependant : dans la même idée de conquête d’un public toujours plus nombreux, fidèle, sexuellement dévoué et parfumé derrière les oreilles, sachez que je bricole en ce moment un petit recueil des meilleurs dessins de 2010, qui sera vendu pour une bouchée de pain (ou une poignée de dollars) et ravira sûrement les amis avec lesquels vous envisagez de vous fâcher définitivement.
Je suis nul en communication et en marketing, mais nom d’un éléphant de mer mal embouché, ça va changer !
A l’abordaaaaage !