On oublie qu’il y a eu plusieurs compagnies des Indes et que toutes les grandes nations européennes ont créé leur compagnie afin de prendre une place sur ce grand marché qu’était le commerce avec l’Inde. Et au départ il s’agissait de mettre fin au monopole des Portugais qui avaient pris le contrôle du marché des épices.
Ces compagnies furent créées par la Hollande, l’Angleterre, la France, le Danemark, la Suède.
Ces compagnies sont en fait des associations de grands négociants soutenus ou liés, y compris financièrement, aux Etats.
En France il y eut bien une première compagnie avec la « Compagnie des marchands de Saint-Malo, Laval et Vitré » au tout début du XVII° siècle, mais la vraie Compagnie des Indes Orientales doit sa création à Colbert en 1664. Colbert admirait ce que les Hollandais avaient réussi à faire. Surtout Colbert avait compris qu’il fallait doter cette Compagnie de large moyens financiers et son capital fut fixé à quinze millions de livres, somme considérable, qui faisait de la Compagnie la première société commerciale du Royaume.
On oublie aussi que ces Compagnies furent créées par des visionnaires et des hommes capables d'entreprendre ; il n'était pas aisé de réunir des intérêts divergents autour d'un projet aventurier et risqué au XVII° et au XVIII° siècles.
C'est de tout cela dont nous parle de ce livre et voila qui ravira tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de ces Compagnies des Indes. Le livre est très bien fait et très détaillé. Outre l’historique des compagnies des Indes, on y trouve quantité d’informations sur les vaisseaux, les marins, les voyages et le commerce de l’époque.
Son auteur est un spécialiste de la question ; agrégé d’histoire, docteur d’Etat et membre de l’Académie de Marine, Philippe Haudrère a publié plusieurs ouvrages sur ce thème.