Billet d'humeur : Les franglais ou ces chanteurs français qui chantent en anglais

Publié le 26 janvier 2011 par Nicolas Lordier


Les artistes français qui choisissent de chanter en anglais le font naturellement car imprégnés d'une culture pop ou rock anglo-saxonne. Sans se poser de questions, il marmonnent quelques mots en yaourt (version "simplifiée" de l'anglais) et cherchent la mélodie juste, celle qui sonne, qui glisse comme un longboard sur une vague biarotte. Souvent, ils essaient de trouver un sens, une philosophie, une anecdote et donnent aux textes un véritable relief. Car ils respectent la langue. Ils l'admirent. Cette langue qui les rapprochent des Dylan, Cohen, Lennon et autres fleurons de la poésie rock anglo-saxonne. Alors, devant la question quasi systématique du journaliste "Pourquoi chantez-vous en anglais?", ils sont désemparés. Ils esquissent un semblant de sourire, jaune, et désabusé. Pourquoi devraient-ils se justifier d'un choix purement artistique?  Artistique et personnel. Le professionnel dira : "Les enfants, si vous chantez en anglais, on va avoir du mal à vous placer en radio". Satané quota dépassé. A quoi bon? A l'heure de l'élargissement de l'Europe, on nous fait croire qu'il s'agit de protéger le patrimoine. Protectionnisme de m***. Cette maudite exception culturelle nous perdra, je vous le dis. Exception culturelle mon c.. (désolé). Cette impression de vivre dans un pays qui s'épanche sur son histoire, ses monuments et son (pas si) glorieux passé, m'insupporte à un point... Elle me rappelle Brice Hortefeux. J'en deviendrais presque roux. Dieu (s'il existe) m'en préserve. Pour en revenir à ces franglais (quelle sale expression d'ailleurs), ceux qui embêtent la bien-pensance nationale, eux, ils s'en foutent, se torchent avec les discours passéistes de l'élite et de leurs p*** de quotas. La France, cette France étriquée  qui ignore l'avenir et s'imbibe d'incohérences, elle me fait suer pour ne pas dire autre chose et pour éviter une grossièreté de plus. Non, je n'idéalise pas Diam's et sa France à elle bien que je la trouve empreinte de rage et d'espoir. Mes propos sont ceux d'un européen qui porte un regard sur l'extérieur, la Suède, la Belgique, l'Allemagne, ces pays qui ont compris ce que signifie l'ouverture sur l'autre. Les gamins parlent deux ou trois langues naturellement. Ils chantent en anglais. Pas de gêne, pas de pourquoi, pas de comment. La justification se traduit par l'amour, l'inspiration et leur démarche purement artistique. Alors au diable les quotas ! Il reste l'espoir. Paraîtrait-il que les choses sont en train d'évoluer. J'en parle demain, promis !