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32 JOURS EN CENTRE DE RÉTENTION envoyé par laissezlesgrandirici Samedi 19 janvier avait lieu la journée européenne contre l'enfermement des sans-papiers dans les centres de rétention (CRA). A l'appel de plusieurs organisations, dont RESF, une action symbolique était organisée samedi matin avec des parlementaires, des syndicalistes, des artistes et des journalistes. J'en faisais parti. Le rendez-vous était fixé à 9h00, Porte de Vincennes, point de départ de notre visite pour le centre de rétention du Mesnil-Amelot, au bout des pistes de l'aéroport Charles de Gaulle. L'objet de cette action consistait pour les parlementaires à venir constater les conditions matérielles dans lesquelles vivent "les retenus" et surtout, à dénoncer le projet de directive européenne qui prévoit de porter la durée de rétention à 18 mois contre 32 jours, aujourd'hui en France ! Parmi les parlementaires présents, Christiane Taubira, Député PRG de la Guyane déclarait sortir en mauvais état de cette visite : "Les gens surgissent avec tous les stigmates de la misère morale". Serge Blisko, député PS de Paris, a pour sa part souligné "les conditions matérielles médiocres, mais surtout l'extrême détresse morale et psychologique" des retenus. Ce dernier aspect est effectivement très présent. Je l'ai moi-même constaté en discutant au travers des grilles avec un jeune homme irakien, au bout du roulot. Les cas d'automutilation, la surconsommation de subutex et de méthadone sont monnaie courante dans ce qui s'apparente de plus en plus à des camps. Ces Centres de rétention administrative constituent en fait un lieu carcéral sans en avoir les règles et le statut juridique. Comme les autres Centres de Rétention, leurs statuts sont hybrides, conçus dans l'urgence il y a de nombreuses années comme lieux temporaires, qui se sont pérennisés. Il y en aura malheureusement de plus en plus si les choses ne s'inversent pas. Ils sont à l'image de la situation générales des sans-papiers dans notre pays "ni expulsables ni régularisables", symboles d'une hypocrisie du pouvoir qui joue avec des drames humains et un sujet dramatique et complexe par démagogie, souvent électoraliste. Il est temps d'avoir un vrai débat sur le principe même de ces centres et de légiférer avec au coeur les principes humanistes et respectueux des droits de l'Homme que la France devrait s'honorer de défendre sur son propre sol comme dans le reste du monde. Cela commence par s'opposer avec force au projet de directive européenne qui prévoit d'étendre à 18 mois la durée de rétention des sans-papiers !http://vincent-jarousseau.blogspot.com/atom.xml