La défense des intérêts collectifs plutôt que des bénéfices individuels de quelques uns, voilà le véritable socialisme que je partage…
S’indigner, comme le propose Stéphane HESSEL, ne serait pas suffisant, dit-on. Ce serait pourtant déjà mieux. Résister ne serait pas encore suffisant. Ce serait pourtant déjà beaucoup. Alors, nous battre pour une « nouvelle libération », ce serait très bien. Ne jouons pas avec les mots : la libération, ce n’est pas la victoire de la résistance, toujours trahie au lendemain de la victoire. La libération réside en fait dans la résistance elle-même jamais conclue comme l’a justement déclaré le Conseil National de la Résistance.
Si l’Histoire a connu d’autres formes de mondialisation, jamais celle-ci n’a atteint la capacité de toucher immédiatement et jusque dans leur quotidien le plus privé chaque individu, qu’il s’agisse du droit au travail ou de la liberté de la presse.
Ce sont les grandes institutions financières mondiales qui ont pris le pouvoir. Elles ont imposé la loi du profit et de la marchandisation. Qui gouverne aujourd’hui ? Et dans quel but ?
La Démocratie est en danger avec la dissolution de la souveraineté des peuples et de l’anéantissement des libres choix des citoyens qui finissent par ne plus croire dans la politique.
Face à la loi de l’argent mondialisé, l’Europe ne nous protège pas, la France non plus puisqu’au contraire, c’est un chargé d’affaires des puissances financières qui est à la tête du pays.
Il faut donc résister : localement, grâce aux syndicats, aux collectivités territoriales, aux associations, aux réseaux, à internet. Il s’agit d’un choix éthique : la défense de la dignité et de la liberté de la personne humaine, mais aussi d’un choix de bonne gestion de la société humaine.
Morale et bonne politique se rejoignent par nécessité. La République ne peut être fondée que sur la vertu et sur des valeurs : la liberté, l’égalité et la fraternité. Mais le mot République ne suffit pas. Il lui faut des institutions : ce sont notamment les services publics. Aujourd’hui la droite détruit pan par pan des services publics (éducation, santé, transports, sécurité, justice, postes, énergie, diplomatie…)
Il faut donc, pour résister, non pas un combat « pan par pan » comme pour les acquis sociaux et les retraites ou la démocratie de proximité et les collectivités locales. Il faut lancer une reconstruction globale des services publics en tenant compte des nécessités nouvelles qu’impose la mondialisation et retourner contre les forces de l’argent les machines d’asservissement qu’elles se sont appropriées. Si nous voulons libérer nos peuples, la défense et la reconstruction des services publics rénovés sont une priorité.
Ce qui révolte profondément les Français et tant d’autres peuples dont la jeunesse gronde partout dans le monde, c’est l’injustice sociale et l’inégalité croissante. Mais encore une fois, il ne s’agit pas seulement d’idéal mais de bonne gestion : c’est par la santé pour tous, la sécurité pour tous, l’enseignement pour tous, un emploi pour chacun, que notre société sortira de la crise.
La République ce n’est pas le racisme social imposé par la force, loi après loi, du pouvoir de l’argent.
Plus de deux cents parlementaires et plus de 400 000 citoyens ont signé la pétition que j’ai lancée l’an dernier pour que soit inscrite dans la Constitution une charte des services publics.
Il faut relancer ce combat qui doit être général. Il doit mobiliser tous les républicains qui veulent faire reculer l’argent-roi en 2012. La République est en danger.
Michel Vauzelle, ici.