L'histoire
Un port de pêche en Normandie. Angèle a de bonnes raisons de se construire une nouvelle vie lorsqu’elle débarque dans celle de Tony, marin pêcheur en quête de sentiments. Malgré le désir qu’il a pour elle, Tony garde ses distances. Angèle le cherche. Tony l’observe. Trop belle, trop déroutante, il ne peut croire qu’elle est là pour lui…
Mon avis
Premier film vu dans le cadre du Festival d'hiver 2011, Angèle et Tony en est aussi mon premier coup de cœur. C'est l'histoire d'un retour à la vie. C'est l'histoire d'une rédemption. C'est d'abord et avant tout une histoire d'amour. Forcée, intéressée, sincère, belle. Pour son premier long métrage Alix Delaporte frappe fort. Fort mais simple. Sa mise en scène, comme son scénario sont d'une grande simplicité et d'une grande intelligence. Pas de lourdeur, pas de pathos, c'est sensible, franc, direct, discret même. Pas de mièvrerie ou de sentimentalisme. C'est plein de tact et de justesse. Même si ça commence en douceur et que l'on peut craindre le pire. Petit à petit on s'attache aux personnages (moi surtout après avoir pété un plomb sur les trois pétasses/racailles qui parlaient au dernier rang en bouffant du popcorn comme si elles étaient au Mcdo, ce qui a entrainer une engueulade avec d'autres spectateurs mais après on attendait une mouche voler -j'étais donc content de moi- faut les mater dès le début sinon c'est foutu pour tout le film) et l'émotion vous gagne subrepticement pour ne plus vous lâcher, le cœur serré jusqu'au bout. Sans spoiler, que c'est bon de voir de temps en temps un film qui finit bien. Ou tout se passe comme on le souhaite mais sans que cela soit cousu de fil blanc. A chaque instant on se dit qu'elle ne va pas oser faire écraser son héroïne par un quinze tonnes ou noyer son héros en mer. Et bien non elle ne le fait pas...Pour autant ce n'est pas une comédie romantique ! On est plutôt dans le drame social sur fond de misère humaine (sans le misérabilisme qui va avec) mais surtout devant un très beau portrait de femme. Au final c'est l'histoire d'Angèle qui nous fascine, les autres on s'en fiche un peu. L'ami qui m'accompagnait (et qui a détesté, ça promet une belle foire d'empoigne chez Chris) me demandait en sortant quel était l'intérêt de voir une histoire aussi banale sur des gens aussi ordinaires ? Justement parce qu'elle est banale, qu'elle nous ressemble peut être et que c'est juste la vie. Et cette histoire d'amour improbable entre une mère de famille qui sort de prison et un marin-pêcheur bourru est finalement tout sauf banale. C'est une bouffée d'espoir, un élan vers un avenir meilleur. Une fois n'est pas coutume je cite Première (aussi l'accroche de l'affiche) " Premier film humble et infiniment pudique,"Angèle et Tony" est une ode vibrante aux gens qui tiennent debout, envers et contre tout", je suis entièrement d'accord, cela résume bien ma pensée. Un mot sur les acteurs qui sont tous formidables. Grégory Gadebois est bien sympa avec sa bonne tête, très juste, tout comme Evelyne Didi (la maîtresse d'école de L'été meurtrier). Quant à Clotilde Hesme, elle est juste bouleversante. Son meilleur rôle à ce jour, son premier vrai premier rôle et elle y est formidable, bien loin des crinolines des Mystères de Lisbonne. Le film risque fort d'avoir une audience confidentiel, dommage pour elle. Plus le récit avance plus elle s'illumine. Le premier vrai sourire qu'elle nous donne, sur le bateau, est la scène la plus émouvante. Et là où, pour moi, tout bascule. A noter que la musique et la photo sont toutes les deux magnifiques.
Bref vous l'aurez compris, Angèle et Tony est mon premier vrai gros coup de cœur de l'année. Un premier film très réussi qui en appellera beaucoup d'autres, espérons le, pour sa jeune réalisatrice. J'en suis sorti bouleversé, en larmes et en vrac...
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