Au hasard de mes lectures vagabondes, j’ai découvert un petit essai intitulé « VIVRE AVEC LES MATHÉMATIQUES », signé par Jean-Michel SALANSKIS et paru en septembre 2009 chez les éditons LE SEUIL – collection « Science ouverte ».
N’étant pas dut tout un matheux, ni par prédisposition intellectuelle ni par formation, je n’ai pas très bien appréhendé le cheminement de l’auteur, mathématicien devenu philosophe, dans sa défense de « l’humanité » de cette science.
Mais j’ai retenu la digression qu’il a opéré au sujet de l’étudiant universitaire qu’il juge « en situation de liberté et de responsabilité » et du professeur du supérieur, enseignant-chercheur entretenant « un rapport essentiel avec l’instabilité foncière de la connaissance ».
Ce double pari « responsabilité de l’étudiant » et « perplexité de l’enseignant » m’a ramené à la situation de l’enseignement supérieur dans notre pays.
Quel énorme fossé sépare nos étudiants de l’étudiant-modèle présenté par l’auteur !
La « liberté-responsabilité » de l’étudiant suppose la possibilité de lire, de chercher, de se documenter pour compléter l’enseignement reçu. L’étudiant marocain dispose-t-il des moyens pédagogiques pour ce faire : de la méthodologie aux bibliothèques ?
Quel énorme fossé sépare nos professeurs-enseignants-chercheurs de l’enseignant-modèle présenté par l’auteur !
La « perplexité » de nos professeurs-enseignants-chercheurs est essentiellement tournée vers l’amélioration de leur situation matérielle personnelle : les preuves ne manquent pas à ce sujet (absences aux cours, désintérêts pour leurs étudiants, grèves à répétition, engagements dans des activités privées comme consultants ou enseignants).
Il ne faut donc pas s’étonner de l’état lamentable de notre enseignement supérieur, ni forcément celui de la recherche dans ce pays.