Au cours de cette émission, ces spécialistes pourtant soi-disant éminents n’ont fait que se battre comme à Verdun, les uns défendant un droit à la vie parfois paradoxal (quelle vie?) et les autres penchant plutôt pour des solutions à première vue « modernes » et visant à laisser au malade sa dose de détermination propre dans une circonstance à laquelle tôt ou tard chacun sans exception sera confronté.
Sans meneur de débat, les « sommités » en seraient presque venues aux mains pour que leur point de vue (dogme, religion, préjugé) triomphe sur celui du voisin. On ne fait pas de quartier avec l’euthanasie dans le milieu médical, un monde dans lequel les ayatollahs semblent encore plus présents que dans certains pays du Moyen-Orient.
Et ces ayatollahs lancent à qui mieux mieux leurs fatwas sur un sujet éminemment personnel, en voulant faire semblant que le malade est le décideur suprême, mais tout en affirmant, pour certains du moins, que donner la mort ne fait pas partie de leur conception de l’art qu’ils pratiquement.
Mais pourquoi diable des médecins sont-ils aussi agressifs, entiers et peu ouverts à la position de l’autre dans un domaine aussi délicat. Quelle est donc la raison qui les pousse à autant d’agressivité ? Sans doute s’aperçoivent-ils, sans vouloir le dire, que le fameux pouvoir qui les fait fonctionner leur échappe en pareilles circonstances. Or perdre de sa superbe et de son influence, pour un toubib, ressemble à l’ingestion de la ciguë chez Socrate.
Il ne fait pas bon devenir très vieux et s’approcher de la fin de vie avec pareils coqs nerveux aux commandes. On est en effet à peu près sûr que les décisions qui seront prises par le corps médical en pareilles circonstances reposeront non pas sur le respect du droit du patient mais sur des a priori plus que discutables.
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