Puisque j’ai parlé ces derniers jours des arbres, je ne résiste pas à faire le détour dans les trois jours à venir, par trois textes qui m’ont marqué à propos d’arbres... Le premier est un extrait d’une nouvelle de Michel Tournier, « la Fugue du Petit Poucet »... Je cite ci-dessous un extrait de ce récit qui revisite à la façon hippie le célèbre conte de Perrault...
« L’arbre est un être vivant, mais d’une vie toute différente de celle de l’animal. Quand nous respitrons, nos muscles gonflent notre poitrine qui s’emplit d’air. Puis nous expirons. Aspirer, expirer, c’est une décision que nous prenons tout seuls, solitairement, arbitrairement ; sans nous occuper du temps qu’il fait, du vent qui souffle ni du soleil ni de rien. Nous vivons coupés du reste du monde. Au contraire, regardez l’arbre. Ses poumons, ce sont ses feuilles. Elles ne changent d’air que si l’air veut bien se déplacer. La respiration de l’arbre, c’est le vent (...) Il n’est qu’un immense réseau de feuilles tendu dans l’attente du vent et du soleil. L’arbre est un piège à vent, un piège à soleil... »