illustration de J-F Martin tirée de la collection n°1 de la maison est en carton http://www.lamaisonestencarton.com/
Hier en lisant le blog de l'excellent Vincent Cuvellier (excellent en tant qu'auteur, et en tant que directeur de collection), j'apprenais que sieur François Busnel avait fait des siennes au moment du Salon du livre et de la presse jeunesse. Oui c'était en décembre, mais y en a ras-le-bol de cet amour de l'éphémère et de l'actualité toute chaude, celle-ci est tiède mais elle me fait quand même bouillir.
Ce cher monsieur (journaliste littéraire de son état) parlait, dans une introduction à la critique d'un livre de Danielle Sallenave, de la littérature jeunesse en y mettant tout son obscurantisme et ses aprioris sur le sujet.
Fort heureusement Valérie Zénatti a utilisé son droit de réponse sur Médiapart, et elle l'a fort bien fait.
Mais le plus affligeant dans l'histoire, c'est que ça se passe à peu près tous les ans ce petit cirque.
Les journalistes littéraires voyant Montreuil arrivé se sentent obligés de faire un papier sur la littérature de jeunesse. Encore une fois pour coller à l'actualité. Et donc ils jettent un coup d'œil rapide sur la production, le seul de l'année, et se mettent à écrire sur un sujet que bien évidemment ils maîtrisent très mal.
Le même genre d'incident s'était déroulé dans les colonnes du Monde des livres en 2007, où la journaliste Marion Faure racontait à ses lecteurs les atrocités que l'ont fait lire aux ados. Elle y parlait surtout de la splendide et, il est vrai, parfois difficile collection d'Une seule voix chez Actes sud junior. Là encore un article écrit avec une méconnaissance flagrante sur le sujet et des jugements à l'emporte-pièce. Et là encore des boucliers se sont levés.
Le plus drôle, ou le plus pathétique, dans l'histoire c'est que monsieur Busnel avait déjà tenté l'exercice du "tiens Montreuil arrive parlons de littérature jeunesse" dans l'émission A livre ouvert sur France Culture en 2009. Et ses intervenants, libraires de grande qualité, avaient fait le job en parlant de ce formidable vivier qu'est la littérature de jeunesse. Mais un an plus tard on s'aperçoit que F.Busnel contredit par écrit ses propos radiophoniques et n'a pas pris le temps durant ces douze derniers mois de se pencher sur au moins un des ouvrages conseillés par les libraires. Gageons que si il l'avait fait, si il avait lu le magnifique La vie commence de Stefan Casta chez Thierry Magnier il serait allé faire un tour en Suède pour l'interviewer dans l'émission de la grande librairie, sur France 5.
Quand sait que cette émission et le Monde des livres sont les médias les plus prescripteurs auprès des lecteurs, et que la jeunesse est le deuxième secteur vendant le plus en librairie on se dit qu'il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark. Et ces messieurs-dames journalistes devraient quand même faire l'effort de mettre un peu plus en lumière les acteurs de la littérature dite de jeunesse, ou embaucher des journalistes qui s'y connaissent et les laisser travailler sur le sujet. Il y a matière à faire autant d'articles que ceux concernant la littérature adulte.
Mais comme le dit malicieusement E.Orsenna dans cette vidéo (à 11m30) de l'excellent site journalistiques Les Histoires sans fins, il y a des journalistes intelligents qui savent qu'il y a dans ce secteur, comme chez les adultes, des bons livres et des mauvais livres et que certains méritent des bons coups de pieds au cul pour s'en rendre compte.
Alors pour faire balancier parlons aussi des bons journalistes :
sur France culture l'émission Jusqu'à la lune et retour le samedi à 21h30, on y parle de la culture destinée au jeune public: théâtre, musique, littérature.
sur France inter l'émission L'as-tu lu, mon p'tit loup le dimanche à 19H55, soyez ponctuel cela ne dure que 5 min.
Comme l'illustre l'excellent Jean-François Martin dans mon image d'introduction, pour la maison est en carton
CHILDREN BOOKS ARE IMPORTANT.
Vlan!