Parce que bon, croire que l’être humain n’y est pour rien (tellement simple) c’est comme de croire en dieu : ça n’oblige pas à se poser de questions. Seulement, comme Claude Lorius, je pense que nous sommes entrés dans l’anthropocène. Donc que le réchauffement ne soit pas que le fait de l’humain ou pas, ne change rien. C’est bien l’humain qui a le plus de « pouvoir néfaste sur la planète ».
Alors que ce soit en Australie, au Guatemala ou au Mexique, les catastrophes se suivent, se ressemblent et semblent aller dans le sens d’une accélération et d’une aggravation générale du dérèglement climatique.
Inutile ceci dit de crier « nous avions raison », car peu de gloire à tirer de tout cela. Simplement, il va falloir aller vers un réel changement de société, profond, qui ira au-delà du simple « ravalement » en vert d’un capitalisme mortifère. Nous avons des clefs pour cela. Car entre les réfugiés climatiques qui vont être de plus en plus nombreux, la baisse nécessaire et absolument incontournable des émissions de gaz à effet de serre, les changements d’habitudes et de moyens qui en découlent, seule une pensée réellement inovante et ouverte peut nous sortir de l’ornière.
Mes ami(e)s écologistes, et rappelons ici que je suis écologiste, ont souvent un défaut. Ils se focalisent sur la « quantité » et « l’aspect technique ». Oubliant donc au passage l’aspect social et sociétal de l’écologie. C’est pour cela qu’il est urgent de redécouvrir la pensée de Murray Bookchin. Et en particulier son livre « Une société à refaire » dont vous trouverez une critique assez bonne ici.
Bookchin est porteur d’une réelle transformation écologique de société, pas seulement dans ses aspects pratiques comme scientifiques, mais bien dans le modèle de vie que nous pouvons globalement mettre en place. Il ne faut pas faire de ses écrits une bible, mais bien une ligne de pensée qui nous aide à construire plus largement l’écologie et la sortie du capitalisme, du productivisme, du patriarcat et de l’oppression des uns sur les autres.
Par sa radicalité, par le foisonnement de ses écrits et de ses positions claires et tranchées, il savait nous démontrer que d’autres voies de pensées sont possibles, autre que la simple remise en question légère d’un système capitaliste toujours aussi capable de muter pour survivre. Il avait envisagé les difficultés à mettre en place d’autres visions de ce que peut être la technique, le rapport au politique, l’écologie urbaine, etc…
Redécouvrir Bookchin en Europe, en particulier en France où l’écologie politique se perd dans les méandres de la politique politicienne et des présentateurs télévisuels comme portes paroles, c’est redécouvrir une écologie de tous, par tous, pour tous. Voir que demain n’est pas écrit, que nous pouvons non seulement changer, mais en plus le faire avec de réelles pistes.
Alors les claimato-septiques continueront sûrement demain de brailler. Mais pour les faire taire, mieux vaut avoir l’idée de les combattre par le changement de société, que par les palabres inutiles sur les plateaux de télévision. Moins payant pour l’égo, peut être, mais bien plus pour l’humanité !
Murray bookchin - De désillusion en désillusion
envoyé par ZKaedes. - L'actualité du moment en vidéo.