Critique film : Somewhere, écrit et réalisé par Sofia Coppola, avec Stephen Dorff, Elle Fanning… sortie cinéma 01/2011
Qui mieux que Sofia Coppola pour oser l’ennui au cinéma et le rendre photogénique, intrigant ou drôle ou émouvant ? Je suis un admirateur de Lost in Translation, selon moi un des meilleurs films des années 2000. Je suis un fervent haïsseur de Marie-Antoinette, de la pimbêche qui porte le rôle comme des effets de style pop costumés pour tromper l’endormissement. J’aime l’ennui au cinéma quand il est filmé gracieusement, avec humour, avec tendresse, pas inutilement. Somewhere se pointe comme un come-back, comme un sauvetage, en reprenant un univers contemporain et un 1er rôle masculin qu’un second rôle féminin plus jeune va (ré)animer. La réalisatrice retourne en terrain connu, avec des acteurs mûris ou matures.
A Los Angeles, dans ce Château Marmont connu de tous, la star internationale Johnny Marco se verra sauver de la lassitude par sa fille innocente et candide. Simplement, sans poussée scénaristique intense, comme une épiphanie intérieure et modérée, à échelle humaine et banalisée. C’est appréciable mais ça n’explose pas. C’est une expérience qui se prend une fois sur le moment, presque pas comme du cinéma, mais comme une fenêtre ouverte sur la vie d’un autre. Aucun second regard possible tant on a le sentiment que l’histoire continue quand le générique apparaît, comme notre vie reprend son cours. Sofia Coppola is back mais devrait songer quand même à se renouveler, le style pourrait devenir lassant et convenu.
7/10