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De la haute Auvergne au pays bourbon

Publié le 26 janvier 2011 par Gérard Charbonnel @gcharbonnel
Un ensemble de pays
L’Auvergne est un ensemble de pays aux caractères divers et uniques, de la haute Auvergne aux pays des Bourbons, des plaines aux sommets, des bocages aux vallées riantes... en une pluralité de cultures.
De la haute Auvergne au pays bourbon
La haute Auvergne
Au Sud-Ouest, la haute Auvergne est l'espace des hauts plateaux herbeux où règne la salers, la noble vache rouge. Les paysages s'y étendent souvent à perte de vue, la faune et la flore y présentent des espèces remarquables et les hommes de cette terre y cultivent l'art de la tradition, du terroir, de l'espace préservé et de l'accueil.
L'entrée en haute-Auvergne se fait à Saint-Flour, posée sur son éperon de basalte. Cité des évêques, place forte du royaume de France, la ville est dominée par les austères tours carrées de sa cathédrale aux allures de forteresse qui recèle un remarquable christ noir du XVè siècle, unique en France. Mais la cité sanfloraine présente quelques joyaux dont lemusée Alfred Douët, de style Renaissance et celui de la haute Auvergne qui renferme quelques pièces archéologiques d'une inestimable valeur. A l'est, se présentent les monts de la Margeride, terres de granit, de landes et de bois épais, pays de la bête du Gévaudan. Ce pays, est celui de la Résistance, qui a su profiter du relief pour y combattre et s'y protéger. Le mont Mouchet, théâtre de durs combats y consacre la mémoire de ses soldats de l'ombre et du courage.
Chaudes-Aigues, ville d'eau aux portes de l'Aubrac où l'eau jaillit à 82° des entrailles de la terre à la source du Par. Ici, dominent les rivières et les vallées encaissées. Le Carladès voisin et la magnifique vallée deBrezons nous conduisent alors dans le pays d'Aurillac et de laChâtaigneraie. Longtemps, Aurillac fut la rivale de Saint-Flour. Devenue capitale de la haute Auvergne, la cité garde en ses murs les empreintes d'un passé chargé d'une riche histoire. C'est à Aurillac que se déroule chaque année en Août, le festival de théâtre de rue qui attire les foules en quête de spectacles surprenants et novateurs où la surprise et l'émerveillement vous guettent à chaque coin de rue. Au sud-ouest d'Aurillac, la Châtaigneraie étend jusqu'à la vallée du Lot son vert paysage, taillé par les vallées.
De lacs en volcans
Dans la partie occidentale de la région, surgissent les volcans. Ici, les éminences du Sancy et de la chaîne des puys trônent majestueusement au sein de l'un des plus imposants ensemble volcanique d'Europe. Ici est né l'un des plus important parc naturel régional, celui des volcans d'Auvergne. C'est le pays de la randonnée où partout, le paysage saisit par sa majesté. Petits villages à l'architecture typique, stations de sports d'hiver, lacs et cascades composent l'environnement.
Au nord, la chaîne des puys étale sa colonne dorsale, piquetée de quelques quatre-vingts volcans. Plus au sud, dominant la vallée de la Dordogne, le massif du Sancy vient élever ses sommets aux allures alpestres. Cet ensemble attire le touriste par la beauté de ses panoramas et la richesse de ses vallées. Lacs de cratères, tourbières et villes de montagne avoisinantes constituent également des lieux dignes d'intérêt. Au sud enfin, s'étendent les plateaux de l'Artense et du Cézallier, fief du ski nordique en hiver. Ici, le relief semble marquer une pause. Les paysages s'y étalent à perte de vue et les chemins semblent conduire nulle part.
Passés ces hauts plateaux, les monts du Cantal imposent à nouveau la marque et les rigueurs du relief. Le puy Mary, éminence locale, donne à voir toute la beauté des treize vallées qui prennent naissance à ses pieds et ce dernier offre, un dernier regard sur les monts Dore. Non loin, se trouve le plus important complexe de ski d'Auvergne, Le Lioran et sa jumelle, Super Lioran, pour le plus grand bonheur des amateurs de glisse.
L'architecture romane y est partout présente, de Saint-Nectaire à Mauriac, d'Orcival à Notre-Dame du Port et les nombreux châteaux témoignent de l'histoire, parfois agitée de la région.
Du midi de l'Auvergne à la Toscane Auvergnate
Entre la Loire et l'Allier, l'Auvergne se fait méridionale. Forêts, vastes landes et gorges profondes épousent le massif oû les châteaux et les églises romanes ne se comptent plus. A partir du Puy-en-Velay, commencent les chemins qu'empruntaient les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Les Cévennes et la Margeride y sont toutes proches, le Mézenc et le massif du Meygal y présentent une beauté sauvage surprenante. L'eau y est également bien présente et les profonds canyons font la joie des amateurs de sports extrèmes. Dans cette partie de l'Auvergne, la pierre prend des couleurs ocres, les villages s'accrochent aux pitons rocheux, en surplomb des méandres de l'Allier. Cette région comptent de magnifiques édifices religieux. Lavaudieu et son abbaye, la basilique Saint-Julien de Brioude ou Notre-Dame-de-France au Puy-en-Velay, inscrite au patrimoine mondial de l'Humanité.
Près de Thiers, l'Auvergne marque sa limite avec le Forez près de la profonde sapinière des Bois Noirs. Thiers, en bordure de la Limagne, doit sa renommée à l'industrie du couteau. Le long de la Durolle, les moulins à aiguiser les couteaux racontent avec bonheur la vie des émouleurs. Plus loin, dans les monts du Forez, les Hautes-Chaumes, pâturages d'altitude assiégés par les vents, proposent de découvrir les " Jasseries ", typiques fermes locales couvertes de paille de seigle. Plus à l'ouest les monts du Livradois adoucissent le paysage et prennent des allures méridionales qui ont qualifié cette région de " Toscane Auvergnate ".
Combrailles, Sioule et terre des Bourbons
La Combraille développe ses hauts plateaux adoucis du Cher à l'Allier. Paysage de bocage plus ou moins boisé et de landes rocailleuses, au climat presque continental, la Combraille a gardé certains traits sauvages de la Marche voisine. Lieu d'échanges, parsemé de gros bourgs, c'est un pays qui charme par sa personnalité. Zone de confins, la Combraille est ainsi hérissée de forteresses qui contrôlaient les voies de passage. Enclave en Bourbonnais, cette région est occupée par les pâturages coupés de grandes haies, parsemée de landes à boqueteaux, couverte de bois de bouleaux et de sapins et nantie de nombreux étangs. Mais la Combraille se caractérise également par des ravins, parfois profonds, souvent boisés et par les deux grandes vallées de la Sioule et de son affluent, le Sioulet.
Avec ses paysages tellement pittoresques, ses gorges sauvages, ses eaux parfois tumultueuses et la richesse de ses édifices médiévaux, la Sioule est bien plus qu'une rivière. Du viaduc des Fades aux rives de Saint-Pourçain, la Sioule est un trait d'union, une ligne de vie entre Auvergne et Bourbonnais. La Sioule, rivière de caractère, serpente depuis le viaduc des Fades jusqu'aux berges de Saint-Pourçain où elle vient gonfler le cours de l'Allier. Tantôt bouillonnante, tantôt apaisée, la Sioule invite au dépaysement avec ce relent d'énigmatique qui nous renvoie à ses origines. Paradis des pêcheurs, la Sioule coule de méandres en falaises de granit rose, de profondes gorges en retenues, telle une ligne de vie unissant l'Auvergne au Bourbonnais. Sur son parcours, la Sioule décline les impressions. Celle de l'étonnement au viaduc des Fades où le colosse, lors des matins brumeux, prend des allures de sphinx ou celle de l'attachement au méandre de Queuille où depuis le belvédère, Sioule et presqu'île de Murat semblent être enlacées faisant fi du temps qui passe.
Au contact du Berry et du Bourbonnais, la forêt de Tronçais, étale ses quelques 10.000 hectares de chêne qui font de cette merveille verte en Bourbonnais, la plus grande chênaie d'Europe, une oasis de fraîcheur à l'ombre de ses chênes plus que vénérables. Il est fort agréable, dans ce monde de verdure, d'aller de " rond " en " rond ", à la recherche de la fontaine Viljot, de la chapelle de Saint-Mayeul, des forges de Tronçais, de la ligne des Gênois ou de la futaie Colbert en appréciant, selon la course du soleil, les clartés changeantes, sous la feuillée des grands arbres dont certains portent des noms : chêne de la Résistance, chêne Stebbing...
Dans un triangle dont les sommets seraient à Moulins, Ygrande et Saint Pourçain-sur-Sioule, se trouve une densité exceptionnelle de sites historiques : châteaux, églises romanes, vieilles demeures. Le relief s'abaisse, le bois est présent dans tous les terroirs mais c'est le bocage qui domine avec ses haies vives et ses troupeaux. Là, se situe le coeur du bourbonnais : l'île Bourbon. Par analogie avec l'Ile de France, cette expression est employée pour désigner le berceau bourbonnais.
La Sologne bourbonnaise se présente comme un pays de bas plateaux, aux horizons sans fin. De nombreux étangs occupent le fond des vallons tandis que les hauts de pays sont couverts de bruyères, de buissons et, surtout, de bois et de taillis. C'est le paradis de la pêche, de la chasse et... un grand pays d'élevage, plein de charme et de mystère.
Le Bourbonnais est un pays de bocage, parfois semé de collines, qui étend ses paysages à perte de vue, un pays où se mêlent parfois à l'horizon le ciel et la terre. Mais à l'est de Vichy, entre plaines de la Limagne et de la Loire, s'élève pourtant une montagne : la montagne bourbonnaise. Les hauteurs de la montagne Bourbonnaise autorisent des points de vue remarquables sur cette vaste lande mordorée, semée de fougères et de genêts, coupée çà et là par quelques murets sans âge. Lorsque le brouillard consent à se dissiper, toute la splendeur du paysage éclate alors au regard et ces mers de nuages surgissant du fond des vallées renvoient un indicible sentiment de beauté originelle. Le givre accroché en fine dentelles aux branches d'arbres ou en toiles d'araignée sur des barbelés bordant une impossible route menant vers nulle part, donne une idée assez juste de la rigueur du climat hivernal.
C'est dans ce pays aux légendes aussi nombreuses que les rochers aux noms évocateurs de " pierres percées ", " pierres à bassins " ou " pierres branlantes " qu'Emile Fradin, labourant un champ, découvrit en 1924, des tombes préhistoriques contenant des centaines d'objets et des tablettes manuscrites dont on ignore le sens, bousculant de fait tout ce que l'on pouvait savoir des origines de l'écriture.

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