Je vous passerai donc les détails de la première partie qui nous avait été concocté, un peu aussi, je dois bien l’avouer, car je n’en ai pas tiré grand-chose, entre un chanteur à l’accent français incroyablement trop prononcé lorsqu’il s’exprime en anglais et un acteur chargé de nous faire rire mais ramant pas mal avant de se tenir à un sketch sympathique à défaut d’être franchement drôle. Non, ce billet n’est consacré qu’au film Paper Planes, un court-métrage au synopsis ambitieux et cool : En 1988, Zoé, employée dans un petit cinéma de province, est tuée au cours d’un braquage. Charlie, son collègue qui n’a d’yeux que pour elle, va tenter de la sauver en défiant les lois de l’espace-temps.
Maintenant, pour ce qui est de la trame du film, je suis un peu plus circonspect. La scénariste / réalisatrice s’est un peu trop compliqué la tâche en voulant absolument déconstruire son récit et l’éclater de façon plus brouillonne que convaincante. Je vais me risquer à un beau lieu commun pléonastique, mais un court-métrage, c’est… court. Et dans un format court, il faut savoir garder un minimum de cohérence et de simplicité, ce que Paper Planes peine parfois à offrir. On tourne beaucoup autour du pot dans le film, les scènes s’enchaînent et se ressemblent expressément tant et si bien qu’on se demande si Leah Marciano n’a pas pris pour modèle Un jour sans fin d’Harold Ramis, mais sans vraiment le vouloir, et sans avoir le temps de faire aussi bien.
Le film nous abandonne même sur une note très positive, celle du piano et de la voix de Sébastien Tellier nous déclarant son amour de « L’amour et la violence ». Non, Paper Planes n’est pas encore une franche réussite, mais le progrès est net depuis Dustland. Ce qui rend assurément curieux pour la suite, même si le choix de la réalisatrice de tourner par la suite une adaptation (personnelle, j’en suis sûr) du « Petit Prince » de Saint-Exupéry laisse craintif tant un tel projet est casse-gueule. Mais après tout, pourquoi pas ?