Que ceux qui croyaient que le combo de Phoenix était bien mort et enterré se ravisent. La bête bouge encore et elle possède toujours une belle paire de guibolles alertes. La dernière trace discographique de Flotsam And Jetsam remonte à 2005 avec le très bon concept album « Dreams Of Death ». A la faveur d’un nouveau contrat discographique signé sur Driven Music (le label créé par Brian Welch de Korn), le groupe d’Arizona s’est remis au travail et profite du retour en force d’un style, le thrash/speed, qu’il a contribué à populariser à la fin des années 80. « L’une des raisons qui nous pousse à continuer est que beaucoup de fans ne nous ont jamais vu sur scène il y a 20 ans », explique le vocaliste de la formation, Eric A.K.. « Dans les mois qui viennent, nous allons jouer dans des endroits où nous ne sommes jamais allées et nous allons essayer de donner un maximum de concerts avec la sortie de ce nouvel album. » Et lorsqu’on demande à Eric s’il considère que le groupe à un réservoir de fans plus important en Europe qu’aux Etats-Unis, le chanteur affirme : « C’est sûr ! Les USA ne sont pas aussi impliquées dans ce genre musical que l’Europe. En général, le public américain va au concert juste pour être vu, pour faire la fête et avoir du bon temps avec des amis. La musique passe au second plan. En Europe, les choses sont différentes. Le public qui vient voir les groupes est constitué de véritables fans loyaux qui connaissent parfois les paroles des chansons par cœur. » Produit par Ralph Patalan (Megadeth, Michael Schenker…), la nouvelle pépite, « The Cold », remet en scelle le groupe d’une bien belle manière. Cet album se rapproche de ce que peut produire un certain Nevermore. D’ailleurs, le groupe ne cherche pas à cacher cette influence : « C’est une approche un peu différente pour nous car ce disque est proche de l’état d’esprit des productions de Nevermore. C’est Mark Simpson qui a écrit la majorité des morceaux et c’est un gros fan de ce groupe ! Mais, rien n’a été prémédité… Les choses ont pris cette tournure naturellement. Beaucoup de titres me plaisent vraiment et je crois que c’est mon album préféré de Flotsam And Jetsam. » Sur « The Cold », Eric A. K. (chant), Michael Gilbert et Edward Carlson (guitares), Jason Ward (basse) et Craig Nielsen (batterie) montrent les crocs et ne demandent qu’à en découdre sur scène. D’entrée de jeu, Flotsam pose les bases de son style à mi-chemin entre speed metal mélodique et thrash metal. L’ensemble est moins direct, comme c’était le cas sur la premier album mythique de 1986 (« Doomsday For The Deceiver » qui a été réédité par Metal Blade), plus posé, tout en retenue et avec une certaine forme de force tranquille. Sur « Take » quelques cordes discrètes viennent appuyer les riffs particulièrement soutenus. « The Cold » (le morceau) remplit le pari de respirer avec des arpèges tout martelant des rythmiques poids lourd. L’équilibre fonctionne plutôt bien. Il faut dire que cette nouvelle apparition discographique a pris un peu de temps. « Je dirais que cela est dû aux aléas des maisons de disques. Nous sommes sur un nouveau label et les choses se mettent en place plus lentement. Cette fois-ci, nous avons également voulu prendre notre temps pour ne pas être bousculé au moment de l’enregistrement. Je suis content que nous ayons fait cela car « The Cold » est, au final, un disque de qualité. » Puis, quand on demande au chanteur si cela n’a pas été difficile d’être un groupe de thrash à Phoenix quand l’ensemble de la scène était localisé à San Francisco dans les années 80, il explique : « Quand nous avons commencé à envoyer des démos aux labels, je me souviens que nous avons insisté avec Metal Blade à Los Angeles. Comme nous n’avions pas de réponse, nous leur avons renvoyé notre démo et nous n’avons pas arrêté de les relancer. Finalement, ils nous ont demandé de venir à L.A. pour nous rencontrer. Je dois dire que Jason Newsted a été très persévérant. » Et monsieur A.K. d ‘évoquer la présence de l’ex-bassiste de Metallica dans la formation originelle : « Flotsam And Jetsam a eu plus de succès quand Jason est parti rejoindre Metallica car de plus en plus de personnes voulaient connaître son groupe d’origine. Jason s’occupait de tout au sein de Flotsam And Jetsam donc, quand il nous a quitté, nous ne savions plus très bien quoi faire. Quoiqu’il en soit cela nous a apporté plein de bonnes choses !» Une fois tournée cette page « nostalgique », on constate que Flotsam And Jetsam a les pieds bien ancrés dans le présent et que « The Cold » est une œuvre d’aujourd’hui en rien rétrograde.
Texte : Laurent Gilot
Source : Rockpages.gr
Photos : DR
Flotsam And Jetsam, The Cold (Nuclear Blast)
Sortie le 18 février 2011
www.myspace.com/fandj
Flotsam And Jetsam, Hypocrite, video audio
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