Ce lundi 3 janvier, je décide de rejoindre seul Sainte Hélène et Vittore Capello à ses genoux.
Je quitte le Chiodo vers les 16h15 pour me rendre aux fondamente Nuove. Après Santa Caterina, j’aime alors éluder la place dei Gesuiti pour le petit campo surélevé delle Candele. Après, c’est tout droit, calle dei Consorti. A la trouée dei Crociferi, le soleil m’offre un étonnant spectacle : la Vierge des Gesuiti est en flamme, saint Jean ruisselle d’or liquide. Un apôtre aux traits bien féminins…
Baudelairen’est pas loin …
« Dans les jeux de ce soleil agonisant, certains esprits poétiques trouveront des délices nouvelles ; ils y découvriront des colonnades éblouissantes, des cascades de métal fondu, des paradis de feu, une splendeur triste, la volupté du regret, toutes les magies du rêve, tous les souvenirs de l'opium. Et le coucher du soleil leur apparaîtra en effet comme la merveilleuse allégorie d'une âme chargée de vie, qui descend derrière l'horizon avec une magnifique provision de pensées et de rêves. »