Le livre est présenté par son auteur comme une série de comparaisons coûts-bénéfices. Par exemple, les écologistes disent que le réchauffement entraînera davantage de décès à cause des canicules? Certes, répond Lomborg, mais il faut tenir compte des gens qui seront moins nombreux à mourir de froid. Les écologistes s’inquiètent de la pauvreté accrue dans les pays tropicaux si le réchauffement continue d’accroître la désertification? Certes, répond Lomborg, qui ajoute toutefois que selon ses calculs, si les objectifs de Kyoto étaient atteints, le nombre de gens souffrant de malnutrition aurait diminué de 2 millions d’ici 2080, tandis que le programme des Nations Unies sur le développement vise une cible de 229 millions d’ici 2015.
Tout cela se défend d’un point de vue strictement comptable, commente dans Nature l’économiste britannique Partha Dasgupta. Mais les propositions de Lomborg, qui feraient passer la concentration de CO2 dans l’atmosphère à 560 parties par million (contre 380 actuellement), impliqueraient le dépassement de niveaux-clefs, au-delà desquels nul n’est capable de prévoir les conséquences sur le système climatique mondial. Or, une évaluation purement comptable perd tout son sens dès le moment où on touche à autant de variables inconnues, dont certaines pourraient avoir des conséquences irréversibles… (Bjorn Lomborg, Cool it!, Knopf/Cyan-Marshall Cavendish, 2007).