Mon oncle était libre penseur.
Un libre penseur
Par bêtise.
On est aussi religieux par sottise.
Moi-même, je suis libre penseur
Car je suis révolté
Contre les dogmes inventés
Pour apaiser certains de la peur
De la mort.
Sur ce point, on est tous d’accord.
Un temple, c’est également convenu,
Représente un hommage à l’inconnu.
Mais les francs-maçons sont plus sots
Que les dévots.
Ces nigauds-là
Ne font qu’imiter les prélats :
Des églises, ici.
Des loges, là.
Une croix, ici.
Un triangle, là.
Laissez-moi rire !
Ils pensent se secourir
Mutuellement
En se chatouillant amicalement
Le fond de la main. En réalité,
Ils pratiquent la chrétienne charité :
Secourez-vous les uns les autres.
Pourquoi faire tant de civilités
Quand on donne aux pauvres
Des sous en si petite quantité ?
Mon oncle avait supposé :
-«Faisons de la libre pensée
Une citadelle
Où sont les démolisseurs du ciel.»
Je ripostais : « Mais au fond,
Cher tonton,
(Je pensais : vieille moule),
Vous accueillez toute une foule,
Même des fidèles au catholicisme.
Donc, Si vous appelez citadelle
Un bâtiment édifié contre le cléricalisme,
Je la trouve faible, votre citadelle. »
Mon oncle poursuivait : «Voyons !
Notre véritable action
A lieu sur le terrain politique.
Nous sapons l’esprit monarchique.»
-«Si, ce propos, vous le maintenez,
Je vous ris au nez.
Je serais d’accord sur cette question
Si votre corporation
N’était pas une usine à élections
Destinée à berner les populations,
A les enrégimenter
Pour les faire voter
Comme les généraux envoient au feu
Leurs troupes, y compris les bleus.»A lieu sur le terrain politique.
Nous sapons l’esprit monarchique.»
-«Si, ce propos, vous le maintenez,
Je vous ris au nez.
Je serais d’accord sur cette question
Si votre corporation
N’était pas une usine à élections
Destinée à berner les populations,
A les enrégimenter
Pour les faire voter
Comme les généraux envoient au feu
Leurs troupes, y compris les bleus.»