Et quand Mélenchon n’apprécie pas,
il le dit haut et fort : « Il (Plantu) nie mon identité et
mes combats, il contribue à la confusion politique qui, sous prétexte de lutte
contre le populisme, prêche le maintien de l'ordre établi » ou encore
« Hélas, Jean Plantu ne fait plus réfléchir, il aveugle » en
ajoutant « Je n'ai jamais dit 'tous pourris' moi !! »
Non Mélenchon n’a probablement n’a jamais dit « tous pourris »
d’ailleurs Marine Le Pen ne l’a jamais dit non plus, mais Mélenchon a écrit
« Qu’ils s’en aillent tous » !...je ne vois pas grosse différence,
c’est de la même manière mettre tous ses adversaires politiques dans le même
sac, faire dans l’amalgame grossier !
Même s’il le présente différemment, Daniel
Cohn-Bendit dit la même chose:
« Le discours de l’extrême droite, souvent repris par la droite, a
le goût de la simplicité. Or, la réalité est complexe. A gauche aussi, ce
simplisme gagne du terrain. Le meilleur exemple d’un discours qui se veut
tonitruant mais inutile, c’est Mélenchon. »
Puis à la question du journaliste : « Pour vous, Jean-Luc
Mélenchon ressemble à Marine Le Pen ? », DCB répond :
« Jean-Marie Le Pen touchait les Français en dénonçant les riches
alors qu’il était riche. Mélenchon dénonce les élites, mais il a été dans la
cour de Mitterrand, de toutes les élites socialistes depuis vingt ans, il a été
sénateur pendant vingt ans. Il dénonce le Parlement européen, mais il n’y fout
rien, il n’a jamais prouvé qu’il n’appartenait pas aux élites. Son discours a
donc une structure hypocrite et mensongère. Evidemment, Mélenchon n’est pas
Marine Le Pen, mais sa manière de faire de la politique est aussi exécrable,
même si elle est différente. »
« Sa manière de faire de la politique est aussi exécrable, même
si elle est différente » !...il est là le problème de Mélenchon,
ce ne sont pas ses idées, qui même si je n’y adhère pas du tout, qui même si
elles sont souvent simplistes, sont tout à fait respectables, non, son problème
c’est cette manière de les asséner avec agressivité, cette manière qu’il a de
se présenter comme le chevalier blanc des petits gens du monde entier contre
les gros salopards que sont tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui
!
C’est également sa manière d’user et d’abuser de l’invective et de
l’insulte :
Robert Ménard (RSF) accusé d’avoir des liens avec "les milieux
néoconservateurs américains" sous prétexte qu’il appelait au boycott des jeux
olympiques chinois, Soljenitsyne
qualifié, à sa mort, de « baderne passéiste absurde et pontifiante,
machiste, homophobe, et confis en bigoteries nostalgiques de la grande Russie
féodale et croyante »,
J-M Sylvestre accusé de faire de la « propagande » et dont il a
demandé la tête et je n’évoque même pas les propos pour le moins injurieux
tenus à l’égard de
Pujadas traité de « salaud » et de « larbin » ou encore
vis-à-vis de cette
journaliste de l’AFP qui avait eu le tort d’annoncer « un gros millier
de personnes » lors d’une réunion du Parti de Gauche alors que Mélenchon
avait décidé de répandre le chiffre mensonger de « plus de 3000 personnes
»…..
Son attitude consistant à éructer violemment contre tout ce qui s’apparente
de près ou de loin à l’establishment, ressemble étrangement aux pratiques du
père Le Pen…des pratiques exécrables comme le dit DCB !
Et Mélenchon semble avoir la même attitude autoritaire au sein de son parti,
le Parti de Gauche !
Récemment, l'économiste
Christophe Ramaux, a démissionné du Parti de Gauche.
Il l’a fait sans tintamarre, mais les raisons qu’il invoque sont très
instructives.
Elles sont de 2 ordres, avec d’une part l’absence de programme sérieux (il
va jusqu’à qualifier de « long tract » la motion d'orientation
élaborée par le dernier congrès), parlant même d’une ligne idéologique trop
aléatoire et peu sérieuse (on s’en était aperçu)!
D’autre part, il explique également sa décision par le mode de
fonctionnement du Parti de gauche : « Je m'imaginais un parti
ouvert, où l'on réfléchit, discute, débat (…). Le PG fonctionne, au contraire,
comme un petit groupe 'discipliné' », il parle de la personnalisation à
outrance (Mélenchon), de « phénomènes d'autosatisfaction et de cour en
cascade» (Mélenchon), de « l’énergie disproportionnée mise à
critiquer les médias » (Mélenchon)… en bref un mode de fonctionnement
mélenchonnesque qui sous certains aspects, rappelle celui du… FN !
Donc non, Mélenchon n’est pas Le Pen et le Parti de Gauche n’est pas le FN,
évidemment, mais oui, les « exécrables » procédés utilisés par leurs
dirigeants respectifs sont les même, et c’est cela qui contribue à la confusion
politique, et certainement pas les dessins de Plantu !