Notre espérance de vie augmente régulièrement et le nombre de seniors va continuer de croître d'année en année. Devant ce constat, plusieurs mesures doivent être prises pour accompagner les personnes âgées dans leur dépendance. C'est également un marché porteur pour les différents acteurs au service de la prise en charge de la dépendance.
Les besoins des personnes âgées vont enfler de plus en plus devant un accroissement majeur de la durée de vie des français. Le gouvernement Sarkozy est entré depuis début 2011 dans une phase de réflexion sur la prise en charge de la dépendance.
La dépendance
Définition
La dépendance est un terme générique qui englobe une perte d'autonomie aussi bien mentale que physique. Sont touchées par cette dépendance des personnes en proie par exemple à la maladie d'Alzeihmer ou à un handicap physique lourd.
La dépendance est la conséquence de maladies chroniques et du vieillissement physiologique de l'organisme. Ce n'est donc pas une maladie mais la séquelle de pathologies.
La détérioration de l'état mental ou/et physique rend parfois la personne inapte à vivre de façon autonome et la met en état de dépendance qui nécessite l'intervention d'une aide à domicile ou d'un placement en maison de retraite.
L'évolution de l'espérance de vie
On assiste depuis quelques années à un véritable Papy-boom ! La durée de vie ne cesse d'augmenter devant une qualité de vie sans cesse améliorée. Nous gagnons tous les 4 ans une année d'espérance de vie en plus mais les problèmes liés au vieillissement, eux, augmentent également.
En 2011, les personnes âgées de 85 ans et plus sont au nombre de 1,1 million ; dans 10 ans l'INSEE estime que ce chiffre sera porté à 2 millions et à 4 millions en 2040. En France il y aurait actuellement 1,5 millionde personnes dépendantes dont 55% en dépendance totale ou partielle.
Un marché porteur
"L'or Gris" rapporte et touche plusieurs secteurs.
Le président de de fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), Bernard Spitz, a annoncé à la fin 2010 que la dépendance représentait 500 millions d'euros par an pour les assureurs. Il avance en outre que ce chiffre devrait atteindre les 30 milliards d'euros sur l'ensemble des besoins en terme de dépendance.
Le marché sénescent repose à la fois sur la hausse de l'espérance de vie mais aussi sur une prise en charge trop faible de la part des pouvoirs publics qui laisse une place fructueuse aux établissements privés. Pour le moment on ne compte que 600 000 places dans les maisons de retraites publics, places déjà toutes occupées (voire même à saturation).
La téléphonie mobile s'intéresse également à ce secteur puisque SFR a mis en service le SFR family connect qui permet aux séniors de communiquer facilement avec leurs proches.
Les assurances proposent une clause de dépendance qui a déjà été adoptée par plus de 5 millions de français.
Le financement de la dépendance
Afin d'introduire différents mesures dans le budget de 2012, le débat sur la réforme de la dépendance a débuté le 4 janvier 2011 et est instauré par Roselyne Bachelot, ministre des solidarités et de la cohésion sociale. Il s'agit de trouver des solutions pour financer une dépendance qui a tendance à s'accroitre et à coûter très cher, notamment pour les familles.
Aujourd'hui les dépenses publiques liées à la dépendance sont de 22 milliards d'euros par an tandis que les ménages y consacrent 7 milliards d'euros. Il faudrait d'ores et déjà trouver 5 milliards supplémentaires d'ici à 2025 ce qui laisse songeur sur la faisabilité quand on connaît le trou de la Sécurité sociale ! Il s'agit donc de soulager les classes moyennes qui ne bénéficient pas des aides sociales ni des exonérations d'impôts et de les aider à financer une plus grande partie des frais occasionnés.
Quand on sait qu'une maison de retraite reste coûteuse, qu'un maintien à domicile revient aux environs de 1800 euros par mois et que les retraités touchent en moyenne 1000 euros plus 500 euros d'aide de l'Etat, on se demande comment donner à nos anciens une vie décente.
Plusieurs pistes de financements ont été avancées :
- relèvement du taux de CSG des pensions de retraite ;
- création d'une deuxième journée de solidarité ;
- rendre obligatoire et ce dès 50 ans la souscription d'une assurance avec couverture de risque de perte d'autonomie auprès d'une mutuelle ou d'une assurance privée...
- mise en place par la sécurité sociale d'un "5ème risque" pour la dépendance.
En conclusion on peut juste citer Daniel Mermet : "la première des maltraitances est de considérer la personne âgée comme une marchandise au mieux, comme un déchet, au pire."