Un médicament, un livre et un procès
Rédigé parCecile Mazin, le mardi 25 janvier 2011 à 18h16
La victoire des éditions Dialogues sur les laboratoires Servier est d'envergure. Alors que la cour d'appel de Rennes a su remettre en place celui qui voulait faire interdire la couverture, elle a également infligé 3000 € d'amende en faveur de l'éditeur.
Pour Irène Frachon, citée par l'AFP, «personne ne peut considérer que la question, Combien de morts soit illégitime». Or, c'était bien ce sous-titre qui passait mal chez Servier. De fait, ajoute-t-elle, la question devient légitime «dès le premier mort». «Il faut que pour la défense de la santé publique, on puisse s'exprimer librement», souligne-t-elle.
D'ailleurs, la cour d'appel ne s'y est pas trompée, saluant le travail du Dr Frachon sur la question, qui «a contribué à faire avancer un légitime débat sur la nocivité d'un médicament antérieurement mis sur le marché».Cependant, selon elle, le montant de l'indemnisation pour l'éditeur est assez loin de ce que la campagne de censure a pu coûter. Selon ses estimations, la réimpression des 5500 exemplaires se chiffre à 25.000 €. Conformément au jugement rendu en première instance, l'éditeur avait en effet dû retirer l'ensemble de son premier tirage et le remplacer.
Fort heureusement, les anciens ouvrages pourront donc être commercialisés de nouveau.
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