Parfois je me fais peur, quand je relis mes billets je me demande où je vais chercher tout ça. Il est vrai que toute la journée j’ai des idées saugrenues qui me viennent à l’esprit, le moindre fait divers lu dans la presse, un passant croisé dans la rue, un objet utilisé au quotidien, une conversation banale, tout m’est propice à laisser courir mon imagination.
Je suis comme ça depuis aussi loin que je m’en souvienne, toujours prêt à débusquer un jeu de mots dans une discussion, toujours prêt à détourner une phrase vers un sens contraire à sa formulation, toujours à l’affût d’une risibilité planquée, toujours en quête d’un sens caché à une action banale.
J’aurai dû tenter ma chance dans l’écriture de sketchs pour comiques de banlieues ou même de scénarios de courts-métrages, après tout pourquoi pas moi. Remarquez, j’ai fait un pas en avant, autrefois mes idées bizarres je les distillais au compte-goutte à mes proches, lâchant un calembour par-ci, une contrepèterie par-là, maintenant je les étale dans la blogosphère et mon audace n’aurait pas de limites si je n’y mettais un frein. J’ai enfin trouvé un sens et un but à mes idées tordues, divertir un petit groupe de fidèles libres de me lire si le cœur leur en dit.
Le fil conducteur de mon imagination débordante reste le rire, dès que je m’écarte du chemin traditionnel de la pensée c’est pour emprunter un sentier qui aboutira fatalement à un sourire au moins. Prisonnier d’angoisses et de peurs récurrentes, ma seule obsession consiste à trouver un moyen de m’évader pour retrouver le pays réconfortant du rire. Le rire n’est jamais loin des larmes, les frontières sont ténues, ne pas sortir du gai territoire n’est pas chose aisée de nos jours et si l’on peut pleurer de rire, l’inverse n’est jamais possible. Du moins quand on a un cœur.