Récifs
Choisis la route sans lumière
et mets le feu à tes faux pas
Quelle est la plus belle ?
La vague ou la mer ?
Songe légèrement au sable
il t’endormira grain par grain
Beaucoup plus silencieux les nuages
que la pluie déchiffrant leurs pensées
Frappe à la porte au-dessus de ton nom
elle ouvrira sur les étoiles
La solitude sous un arbre
nourrit sa force de ton ombre
Mais toi musique n’oublie pas
de me garder à ta portée !
|•|
« Im Abendrot* »
Je me parle tout haut sous un nuage
solitaire aussi étonné que moi
il ressemble à un vieil outil
au nom depuis longtemps inutile
nous sommes nés du même zodiaque
entre labours sur le ciel et la terre
je vois deux bras jaillir du couchant
aller vers lui et l’attirer au large
il devient calmement une barque
et s’éloigne de ce qu’il fut
je n’ai pas su monter à bord
où vais-je échouer mon naufrage
quand un lied me coule à pic
dans l’adieu à un mot noyé
qui ce soir me tient lieu de pensée ,
*R. Strauss/Eichendorff
François Montmaneix, L’Abîme horizontal, La Différence, 2008, pp. 88 & 92.
François Montmaneix dans Poezibao :
bio-bibliographie, ext. 1
S’abonner à Poezibao
Une de Poezibao
Index de Poezibao