Anthologie permanente : François Montmaneix

Par Florence Trocmé

Récifs 
 
Choisis la route sans lumière 
et mets le feu à tes faux pas 
 
Quelle est la plus belle ? 
La vague ou la mer ? 
 
Songe légèrement au sable 
il t’endormira grain par grain 
 
Beaucoup plus silencieux les nuages 
que la pluie déchiffrant leurs pensées 
 
Frappe à la porte au-dessus de ton nom 
elle ouvrira sur les étoiles 
 
La solitude sous un arbre 
nourrit sa force de ton ombre 
 
Mais toi musique n’oublie pas 
de me garder à ta portée !  
 
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« Im Abendrot* » 
 
Je me parle tout haut sous un nuage 
solitaire aussi étonné que moi 
il ressemble à un vieil outil 
au nom depuis longtemps inutile 
nous sommes nés du même zodiaque 
entre labours sur le ciel et la terre 
je vois deux bras jaillir du couchant 
aller vers lui et l’attirer au large 
il devient calmement une barque 
et s’éloigne de ce qu’il fut 
je n’ai pas su monter à bord 
où vais-je échouer mon naufrage 
quand un lied me coule à pic 
dans l’adieu à un mot noyé 
qui ce soir me tient lieu de pensée , 
 
*R. Strauss/Eichendorff 
 
François Montmaneix, L’Abîme horizontal, La Différence, 2008, pp. 88 & 92. 
 
François Montmaneix dans Poezibao : 
bio-bibliographie, ext. 1 
 
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