Avant de naître, on est. Séparé de ce monde par une mince paroi que les rivières du sang vont nous aider à franchir. Avant de naître, on est. Pas question de jouer avec le verbe, avec la négation originelle. Qui ferait qu’avant, on n’est pas. Les rivières du sang qui nous portent sont dans nos veines. Les rivières du sang sont aussi des rivières de sève, et la mise en scène du spectacle de la Compagnie Praxinoscope dessine sur le corps du danseur, et sur les voiles qui tomberont un à un, les branches des forêts où circule le vent, où l’oiseau saute d’arbre en arbre, où la musique se heurte et rebondit. La voix humaine parle un langage inconnu, fait d’intonations, d’onomatopées, de claquements, d’inflexions puis viennent les mots, les corps et les visages. Visages d’hier, inscrits dans la mémoire, masques qui s’impriment sur nos visages comme les branches sur le circuit des veines, et se balancent et projettent leur ombre sur les poèmes amérindiens d’aujourd’hui.
photo : Mustapha Azéroual
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J'ai vu ce spectacle au Théâtre Dunois, à Paris.