Tout le monde se souvient, enfin pour les plus anciens, du slogan « En France on a pas de pétrole, mais on a des idées ». Et bien certains esprits un peu fou, un peu capitalistes à outrances et énormément productivistes ont décidé que finalement, nous n’avions toujours pas de pétrole, mais du gaz à foison…
Vous le savez sûrement, notre monde est le monde du feu. La plupart de notre énergie consommée l’est sous forme de combustion. Que ce soit de charbon, de pétrole, de bois ou de gaz. La dépendance des pays riches est énorme envers les pays possesseurs de gaz ou de pétrole (je laisse dans ce billet de côté le nucléaire, mais la logique est à peu de chose prêt la même). Nous l’avons vu cette dépendance entraîne des guerres sans nom, de forte intensité (comme c’est dit par les experts en boucherie) et de basse intensité.
Mais un fait saute aux yeux des exploitants des réserves de pétroles et de gaz et aux oligarques qui nous gouvernent (ou nos gouvernants qui servent l’oligarchie bourgeoise) : le pétrole et le gaz facile d’accès, c’est bientôt terminé. Il va falloir passer à « autre chose ». Sur ce terrain, les « fanatiques » du nucléaire sont partis bille en tête pour nous vendre la voiture électrique plus propre que propre (là aussi, je ne m’appesantirais pas sur le coût en terme de vies humaines etécologique au travers des terres rares et de l’uranium, que représente ce « marché »), mais savent pertinemment que non seulement cela ne suffira pas, mais que cela ne fonctionnera pas à « grande échelle », c'est-à-dire pour les plus pauvres. Les autres, les tenants du pétrole et du gaz, enfin tenants, possédants plutôt, eux, ont joué la carte de la négation du fameux pic pétrolier (que nous avons allègrement dépassé). En faisant croire au plus grand nombre que le pic pétrolier (c'est-à-dire l’extraction du pétrole pas cher et facile, et en quantité suffisante) n’arriverait pas, ils ont permis de rendre dépendante toute la société de la manne pétrolifère. Et de « l’énergie facile et sans fin ».
Sauf que voilà, pour continuer avec la société prométhéenne que nous vivons, il va falloir encore et toujours plus de pétrole et de gaz. Nous pourrions, collectivement, décider de changer de société, d’aller vers une société plus sobre, plus coopérative. Mais le rideau de fumée est tiré : nous sommes en fait les rois du pétrole et tout va bien ! Car, voilà la nouvelle horreur trouvée par les tenants du marché pour s’en mettre plein les poches : les gaz de schistes (ou d’argile selon les appellations).
En quoi cela consiste ? A exploser une couche profonde du sous sol à grand coup d’eau et de produits chimiques abrasifs pour libérer les gaz contenus dans la roche. Oui vous lisez bien : dans un période ou l’eau devient précieuse, ces fous pensent à l’utiliser en immense quantité, à polluer la nappe phréatique (remarquez, cela rapportera à Véolia et autres pour la dépollution...), à flinguer le sous sol et à rendre toxiques des pans entiers de terres agricoles. Car c’est sous le grenier à grain de la France (enfin de Paris) que se trouve les plus grandes réserves de ces gaz, tout comme autour de Montpellier. La Beauce risque d’y rester… et par là même les plus grandes réserves d’eau de la région parisienne !
Tout cela est une pure folie. Une folie financière derrière laquelle nous retrouvons Haliburton, Total et d’autres. Mais aussi le frère Balkany. Et des intérêts privés proches aussi bien du PS que de l’UMP (et de leurs alliés politiques, de fait...).
S’opposer à ces projets idiots et mortifères, inutiles et dangereux, cela va relever du bon sens. Alors, les choix sont dans nos mains. Choisir de « regarder ailleurs » ou de réellement changer les choses, en commençant par notre mode de vie et nos habitudes. Parce que voilà, la chance dans l’avenir n’est pas dans la continuité de ce système inégalitaire, anti écologique et malsain. Nous sommes soit disant tous d’accord là-dessus… Ben nous commençons quand ?