4 questions sur les « me too »?

Publié le 25 janvier 2011 par Aniobi
Quand Loic LeMeur vient en France il passe son temps à nous expliquer qu’il faut arrêter de faire des « me too », que c’est pas en copiant les américains qu’on créera des nouvelles success stories. C’est vrai qu’il y en a pas mal en ce moment, mais que doit en penser? Est ce que ça marche? Est ce que ça crée de la valeur?

Comment réussir un me too?

Ca serait faux de penser que ce genre de projets sont voués à l’echec. Le récent article de @roxannevarza cite des exemples assez impressionnants comme Spartoo en France par exemple. Si on cherche d’autres exemples de « me too » européens célebres, on tombe sur Qype (copycat de Yelp), Xing (copycat de LinkedIn), Citydeal (copycat de Groupon) et même Studivz (copycat de Facebook). Leur point commun? Ils sont tous allemands!

Pour réussir un « me too », il faut à mon avis:

  • Avoir un marché important à disposition
  • Un marché  difficile à pénétrer pour des startups étrangères
  • Lancer un business à fort potentiel qui plaise aux investisseurs
  • Des investisseurs habitués aux « me too »

Le marché allemand est effectivement l’endroit idéal parce que c’est le marché le plus grand d’Europe, assez imperméable avec des VC’s fans de me too (comme Team Europe Ventures ou Rocket Internet par exemple).

Est ce que les « me too » créent de la valeur?

Il existe des clients prêts à payer pour le service? Des utilisateurs par milliers qui l’utilisent? De l’argent qui rentre dans les caisses? Alors oui, ces services créent de la valeur, font marcher l’économie et comblent un besoin existant. Pourquoi devrait-on attendre que l’ »original » se lance  en France ou en Allemagne pour profiter de ces services innovants?

Est ce que les « me too » sont des projets innovants?

Non ce type de projets ne font pas beaucoup avancer les choses: le business model, la stratégie marketing, les technos…tout est déjà écrit quelque part alors ça serait dommage de ne pas s’en inspirer. Schumpeter  montre dans Le cycle des affaires que l’innovation se diffuse en « grappes ». C’est à dire qu’une innovation de rupture enclenche de nombreuses innovations incrémentales avant de laisser place à une nouvelle innovation de rupture. Les « me too » ne trouvent donc aucune place dans ce type de modèle. Mais ce n’est pas un tort, la plupart des boîtes qui se créent chaque jour créent de la valeur mais n’innovent pas par rapport à l’existant!

Est ce que les « me too » sont des startups comme les autres?

A mon sens, une startup est une jeune entreprise qui innove (produit marché, business model ou tout ça à la fois…). Ouvrir une boutique de vêtements, ce n’est pas de l’innovation. Ca veut pas dire que c’est facile à réaliser et que l’execution est moins importante! Lorsque les « me too » s’attaquent à des business models encore récents (comme dans le cas de Groupon aujourd’hui), ils ont le mérite d’évangéliser les foules et d’éduquer les utilisateurs à des nouveaux usages. Ils travaillent donc finalement plus à la diffusion de l’innovation qu’à l’innovation elle même. C’est important aussi…