Le mystère d’être
Je n’invente jamais rien
La vie est beaucoup trop riche
Pour qu’on lui ajoute quelque chose
Il suffit de croire au miracle
Et il s’impose
Dans la plénitude de son évidence
A elle seule cette conviction
Justifie la poésie
Le mystère d’être
Indissociable de la parole
Qui en témoigne
Raison de dire à qui veut bien le voir
Que cette nuit dans le jardin
Un renard s’est longuement recueilli
Devant les roses
Et qu’en s’en allant
L’auréole de la lune
N’en faisait plus qu’une
Avec la couronne d’épines
Sur sa tête
(Albert Strickler)