Ca s’est passé samedi soir dans On n'est pas couché Je suivais d’un œil là Christian Jacob, le porte-serviette préféré de Jean-François Copé, nous expliquer que le progrès c’était d’enfin pouvoir lourder ces feignasses de fonctionnaires.
Quand soudain, là, en direct, celui que François Fillon appelle le Rantanplan de la vie politique a fait taire dans un éclair de génie tous ceux qui doutent (sévèrement) de lui. Je vous livre cette fulgurance de mémoire.
« Pour créer de l'emploi, il faut bien que le coût du travail soit plus bas »
Une assertion passée comme un ange sur ce plateau où l’on a pourtant la contradiction facile. (Je vous laisse trouver les images et vérifier par-vous même. Perso, bien que conscient d’être surpayé, il y a des choses que je refuse de m’infliger deux fois).
Purée ! Mais c’est bien sur ! Le problème du chômage, ce sont le salaire et les charges. Supprimons-les. Et tirons-nous la bourre avec la Tunisie et la Roumanie, pays bien connus pour leur plein emploi.
Passons sur l’ironie de cette déclaration de la part d’un chef d'une majorité élue sur le travailler plus pour gagner plus.
Passons également sur son obscénité quand on se
souvient que notre président s’est offert une augmentation à faire rougir bien des traders au début de son mandat.
Arrêtons-nous en revanche sur son absurdité. Le coût du travail comme facteur de chômage est une vieille obsession des économistes libéraux qui s’imaginent (ou rêvent) que le marché du travail s’organise comme une foire aux bestiaux.
Cela ne correspond en rien à la réalité des pays développés, où les emplois sont créés par les économies bien orientées et innovantes employant des personnels bien qualifiés et rémunérés.
L’Allemagne ou les pays nordiques, si souvent invoqués, s’en sortent en payant leurs salariés quand l’Espagne ou la Grèce cumulent salaires de misère et chômage d’enfer.
Ici même, du luxe à l’aéronautique en passant par le nucléaire ou la finance, les domaines où la France parvient à être compétitive sont ceux où persistent des salaires élevés.
Aujourd’hui, il est clair que les économies occidentales n’ont aucune chance de trouver
leur salut dans du dumping social, mais plutôt en investissant dans l’économie de l’intelligence.
Cela semble avoir complètement échappé au nouveau chef du
groupe UMP à l'Assemblée. Etonnant-non ?