Paris est un champ de bataille. Nous l’avions oublié. Les photos de Paris Match, celles de Patrick Chauvel – le « rapporteur de guerre » -, celles de Michael Wolf – auteur de Paris Street View - nous le rappellent, nous l’annoncent. Ces photographes-témoins sont des voyants prophétiques. Écoutons ce qu’ils nous montrent.
Voici les corps ensanglantés qui gisent dans des rues parisiennes fermées par des barricades – en 1944, en 1968 – ou par un mur « d’uniformes casqués ». Ces photos de Paris Match hurlent : « cela a eu lieu ici, Paris a été un champ de bataille ».
Et Michael Wolf et Patrick Chauvel nous alertent : « le volcan de la violence parisienne est encore fécond. Regardez nos photos, imaginez ».
Volontairement construite autour d’images chocs, l’exposition s’articule autour de trois points de vue : les photos d’archives de Paris Match, magazine de référence du photojournalisme, la série Paris Street View de Michael Wolf et Guerre ici de Patrick Chauvel. Trois prises de parole pour revenir sur « la vie telle qu’elle est », prendre conscience d’une violence psychologique que nous ne soupçonnons pas et se projeter dans une fiction dramatiquement réaliste de conflits mis en scène dans Paris.
Exposition temporaire à la Monnaie de Paris, 6 euros l’entrée