Depuis le succès de Fascination il y a quelques années, de nombreux romans fantastiques à destination des adolescents fleurissent sur les étals des libraires. C'est en avril 2010 que les éditions Le Masque (collection MsK) éditent Hush, Hush, premier roman d'un jeune auteur américain propulsé en une semaine au rang des best-sellers. Mais qu'est-ce qui fait la spécificité de Hush, Hush, par rapport aux autres sagas à succès?
Hush, Hush, c'est une histoire d'amour, on l'aura compris. Le roman reprend un thème récurrent du genre en mettant en scène une humaine éprise d'une créature surnaturelle, en somme une romance fantastique en milieu scolaire.
Cependant, Nora se distingue de ses comparses Elena ou Bella : vivant seule avec sa mère dans une petite ville du Maine, Nora tente de se reconstruire après le meurtre de son père. Un traumatisme qu'elle essaie de surmonter grâce à l'aide de sa meilleure amie Vee, une jeune fille dynamique et pleine de vie. Au hasard d'un cours de biologie avec un professeur extravagant, son chemin croise celui du mystérieux Patch, un nouveau très beau mais plutôt désagréable. Pourtant, Nora se sent désespérément attirée par son séduisant partenaire de biologie. Elle ne sait pas qu'en s'entichant de Patch, elle se retrouvera mêlée à une intrigue centenaire et fatale.
Si Hush, Hush suit grosso modo la trame d'une autre série à succès (rencontre en cours de chimie, agression dans une grande ville qui permet un rapprochement des héros, recherche google, dénouement), mais pourtant, Hush, Hush se distingue sans grand mal de Fascination. En effet, là où les dialogues de Fascination sont, admettons-le, plutôt niais, ceux de Hush, Hush sont vifs et, osons le dire, drôles. Les personnages ont une profondeur qui échappe totalement à ceux crées par Stephenie Meyer. Prenons Nora par exemple. Nora est une élève studieuse, bien ancrée dans sa vie. Bien que solitaire, elle est capable de s'amuser avec son amie Vee, qui est plutôt sympathique, quoique naïve. Evidemment, le personnage qui interpelle le plus le lecteur, ou plutôt la lectrice, c'est Patch. Malgré un nom à coucher dehors et qui s'avère finalement un surnom, il dégage un magnétisme et un charisme rendu avec talent par l'auteur : sa répartie et son humour lui permettent de ne pas tomber dans une caricature de "bad boy". Il provoque et séduit Nora, n'hésitant pas à se moquer gentiment d'elle et à user de sous-entendus sexuels. La tension et l'attirance sont dès le début palpables entre nos héros, pour le grand plaisir des lecteurs. La question est donc quand est-ce que Nora cédera ou que Patch se montrera plus entreprenant. Je vous laisse le découvrir à la lecture.
L'intrigue est intéressante et bien pensée, et l'on espère qu'elle sera davantage développée dans la suite, Crescendo, à paraître en mars 2011. Les anges, car la couverture ne laisse aucun doute sur le secret de Patch, sont donc au centre du roman. Becca Fitzpatrick a donc décider de mettre en scène des créatures célestes, se démarquant des vampires, sorciers et autre loup-garous : un choix intelligent, qui renforce notre intérêt pour Patch qui est fascinant, du fait de son immortalité, mais également du fait de son appartenance à un monde supérieur. Qui sait ce que Patch a pu vivre et voir là-haut? Patch, ange dont les ailes ont été coupées, n'est pas sans évoquer un autre ange déchu, Lucifer lui-même. L'on sent bien, donc, que Nora joue avec le feu. Cet amour ne peut être que dangereux, malgré la possibilité de rédemption. Ce qui laisse présager d'une suite à la hauteur de ce premier tome qui, du fait d'un style alerte et fluide, se lit très rapidement, avec une avidité indéniable.
Le second tome de Hush, Hush sortira aux éditions Le Masque en mars 2011. Si vous n'avez pas encore lu ce premier tome, il est donc tant de s'y mettre. Je remercie vivement Anne Blondat des éditions Le Masque qui m'a permis de découvrir ce très bon roman.