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Dette (1/2)

Publié le 25 janvier 2011 par Custindastree

Partie 1 (1978-1993) : et la gauche invente la dette.

La sagesse populaire accuse souvent la gauche de proposer des politiques dispendieuses et d’accorder à la droite au moins le mérite de faire attention aux comptes publics. Cette idée est encore forte dans l’esprit des gens alors même qu’aujourd’hui, c’est un gouvernement de droite qui a enregistré le plus important déficit de toute l’après guerre.

Est-ce que cette idée reçue est fondée ? Il faut en effet souligner que la première politique de dette publique est mise en place lors de l’élection de François Mitterrand en 1981 par Pierre Mauroy. M. Mitterrand arrive au pouvoir alors que la croissance est au plus bas, et mène une politique de dépenses publiques keynésienne afin de retrouver la croissance. C’est très nouveau pour l’époque, et si cette politique est contestable, force est de constater que la croissance repart légèrement, et la chute est en tous cas enrayée. Mais pour que la croissance se maintienne, l’effort de dépense soit être très soutenu. Le moindre relâchement est sanctionné par une rechute (1983) :

-   1981 : 0,92 % de croissance, déficit public nul, dette de 20,7 %

-   1986 : 2,45 % de croissance, déficit public de 3 %, dette de 31 %

Données de 1978 à 1985
En cinq ans la gauche a donc fait passer la dette, qui était stable jusqu’alors, de 20 % à 30 % environ, pour un gain de croissance de 1,5 point environ.

La droite reprend le pouvoir avec Jacques Chirac en 1986 et entreprend immédiatement de réduire le déficit. La dette est maintenue autour de 30 %. Mais en 1988, la gauche revient au pouvoir et reprend la politique de dépenses publiques alors que la croissance est exceptionnelle :

-   1988 : 4,6 % de croissance, déficit public de 2,6 %, dette de 33 %

-   1993 : - 0,9 % de croissance négative, déficit public record de 6,4 % et dette de 46 %

Données de 1986 à 1992
Il est donc indéniable que cette période chaotique a été dramatique pour les comptes publics, et la gestion des affaires par la gauche n’y est pas pour rien. La gauche a tenté d’injecter de lourdes sommes pour soutenir la croissance, sans aucun résultat. Durant cette période, le déficit n’a cessé de se creuser, passant de 20 % en 1980 à 46 % en 1993.

Nous verrons demain que si la période 1981-1992 a fortement marqué les esprits et a associé la gauche à la dérive budgétaire, les années qui suivent sont sujettes à une totale inversion des rôles.

Toutes sources : INSEE


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