Une mort douce comme un chant de tourterelle
avant la nuit, belle d’avoir su la douleur,
et connu sans tourment la brûlure des pleurs,
partagés dans le coeur de Celui qui appelle !
Mourir de ne pas mourir, depuis qu’on est enfant,
a toujours été notre désir le plus nu,
à cause de la glisse obscure d’un serpent,
et des souvenirs du pays perdu.
Mais la souffrance subie règne en majesté,
bien qu’elle serre amoureusement notre main,
pour nous conduire entre les arbres du jardin,
jusqu’à celui qui porte un fruit ensanglanté.
(Jean Mambrino)