Du bois pour les cercueils, de Claude Ragon :
Résumé : Le commissaire Gradenne prend froid dans l’hiver du Jura. A la manière de Maigret, enquête « grippée », gendarmes trop « pressés » comme ce corps broyé par la machine…Quelle idée aussi de confier à des officiers de marine à la retraite le renflouement d’une usine, dans ce « port de mer » sous la neige, au milieu des forêts !Vous reprendrez bien de cette Morteau, mijotée dans la potée de la veille, accompagnée d’un Poulsard… ? Avec un Comté de plus de dix-huit mois, on vous recommande ce jeune lieutenant de 30 ans d’âge sans beaucoup d’affinage à la PJ, mais avec du… nez, avisé et goûteux !
Ce qu'il faut savoir à propos du prix du quai des Orfèvres : il est attribué, chaque année, par un jury composé d'une vingtaine de Membres, sous la présidence effective de Monsieur le Directeur de la Police judiciaire, dont le siège est 36, quai des Orfèvres, à Paris. L'originalité de ce Prix réside dans l'anonymat des manuscrits. Le jury tient compte de la qualité littéraire, de l'exactitude matérielle des détails et du respect des modalités de fonctionnement de la Police et de la Justice françaises.
La note noire, de Costantini :
Résumé : Thel, un policier new-yorkais désabusé, est confronté à un crime étrange : un jeune homme a été retrouvé égorgé, le drapeau des États-Unis dessiné sur le front. le FBI et la CIA, dans le contexte d'angoisse de l'après-11-Septembre, penchent très vite pour la thèse d'un complot islamiste et s'emparent de l'enquête. Quand une autre victime est retrouvée égorgée à Chicago, avec cette fois le drapeau britannique comme signature, Thel, obstiné, décide de poursuivre les recherches de son côté. Elles le conduiront à Nice, Los Angeles et San Francisco. Il ne tardera pas à comprendre qu'il n'est qu'un pion dans le projet machiavélique du meurtrier, qui l'oblige à faire resurgir du passé de douloureux souvenirs.
Avec ce premier roman au suspense haletant, Costantini nous offre, sur fond de jazz, un bel hommage aux films noirs et à la littérature américaine.
Ce qu'il faut savoir sur le prix du premier roman du Festival de Beaune : dans le cadre du Festival International du Film Policier de Beaune, des prix littéraires sont décernés dont celui du premier roman, destiné à révéler un nouvel auteur dans le domaine du roman policier.
Mes critiques :
D'abord, j'ai la chance de les avoir lus dans le bon ordre. Je préfère toujours garder le meilleur pour la fin!!
Du bois pour les cercueils se lit facilement et assez agréablement, je dois avouer. A aucun moment, je n'ai eu envie de décrocher de ma lecture, ce qui m'arrive parfois quand je trouve un roman trop ennuyeux. Je n'ai pas été rebutée par le contexte de l'histoire, qui se déroule dans le Jura, dans une usine de récupération du bois. Par contre, j'ai été fortement agacée par plusieurs choses :
- d'une part, la simplicité du texte, un vocabulaire et des tournures pas assez recherchés à mon goût.
- d'autre part, le personnage de Commissaire Gradenne, que je trouve lourd de chez lourd. Avec sa grippe, son côté paternaliste exagéré qui conseille à tout bout de champ à son lieutenant de ne pas travailler le ventre vide. L'idée de mettre en valeur le jeune lieutenant à travers les "défaillances" du commissaire n'est pas mauvaise en soi, mais vraiment très mal exploitée dans ce polar.
- et pour finir, élément rédhibitoire pour moi, on devine qui est le meurtrier très rapidement, la fin n'est donc pas surprenante, ce qui gâche tout quand on lit un polar! Le lecteur a l'impression d'être plus malin que le policier qui mène l'enquête, ce qui n'a pour moi aucun intérêt. J'aime être bluffée, j'aime avoir des nœuds dans l'estomac à l'idée de découvrir la suite d'une histoire, mais là non, c'est tiède tout le long.
La note noire est, quant à lui, un polar bien plus enlevé, plus rythmé. L'écriture est fluide et recherchée à la fois. Outre le fait que j'aime le contexte nord-américain dans la littérature, sans avoir de préférence particulière pour celui-ci, cependant, les personnages semblent non pas plus réalistes (loin s'en faut, quoi de plus réaliste qu'un ouvrier algérien dans une usine du Jura, un milieu que je connais si bien), mais certainement moins ringards que ces pauvres policiers français à la Navarro...
MAIS, mais, si le polar est haletant jusqu'au bout, la fin m'a semblé trop précipitée, l'affaire trop vite résolue. Tout le suspense étayé au long des pages tombe comme un soufflé dans les derniers chapitres, affaire classée, dossier suivant.
Suis-je devenue difficile avec les polars? Peut-être en ai-je déjà trop lu, je connais trop les ficelles, ou bien j'ai mis la barre trop haut dans mon choix d'auteurs, si bien que je suis vite déçue par des ouvrages comme ceux-ci.
Un bon, un excellent polar à me recommander?