Entre tes genoux je prie

Par Guimond

C’est entre tes genoux que je prie

À l’orée de mon champ de ruines

Puisque je suis nu que j’ai tout bu

En attendant de n’être plus seul


Tout va rien loin du troupeau

Je souris sur ma jeunesse qui a tout vu

Ravalé sans façon vers ton escalier en colimaçon

Où ma façade reprend le goût à la Lumière

Très fier de revenir parmi les vivants

Ou quelque chose de ce genre sur le moment

Ta jolie tête enfouie dans l’oreiller

Tu me secoues les fesses de l’avenir au visage

Là où mes lèvres butinent ton miel

Redoutant le hurlement du prochain réveil

C’est entre tes genoux que je prie

Aux abords du cinquantième printemps

Une télé pleurniche dans un coin de la chambre

Et demain n’existe pas plus qu’hier ici

Car tes mains me tirent de leur poigne de fer

Vers le centre du but originel de la création

Où je m’enfouis le museau tel un loup

Dans le corps éventré des murmures latents

Qu’aucune question ne saurait retenir

Quand tu tires le drap au-dessus de tes yeux

Que tu me rapproches pour mieux guérir

Le deuil de cette interminable nuit

Histoire de me relever de mon cimetière

Brandissant une rutilant épée

Prêt à toréer avec la fureur meurtrière

De la savante douleur et des cris