La situation en Italie me semble cependant nettement plus grave qu’en France
De quoi s’agit-il ? (SourcesLa Repubblica du jeudi 20 janvier, Courrier international, Télérama)«Des bibliothécaires ont témoigné avoir reçu l'ordre depuis des mois d'enlever de la distribution aux lecteurs des livres considérés comme “pas éducatifs”. Des dizaines d'écrivains comme Roberto Saviano, l’auteur de livres sur la mafia napolitaine, (Le contraire de la mort et Gomorra), Andrea Camilleri, Gian Antonio Stella, Marco Travaglio, Roberto Ferrucci, et maintenant les signataires de l'appel pour Battisti comme Tiziano Scarpa, Massimo Carlotto, Wu Ming, Valerio Evangelisti, Giorgio Agamben ont déjà disparu de plusieurs bibliothèques de la région. Ils sont dans les catalogues, mais impossible de les prendre en lecture. » (écrit par Robert Ferruci)En 2004, plus de 500 écrivains ont signé l'appel en faveur de Battisti. Parmi eux : Daniel Pennac, Wu Ming, Massimo Carlotto, Nanni Balestrini, Valerio Evangelisti, etc"
Je ne partage pas pour ma part le point de vue de ceux qui défendent Battisti. J’étais en Italie quand avaient lieu les terribles attentats de cette bande de lâches agitateurs politiques qui n'ont pas hésité à tuer pour imposer leurs idées, mais ce n’est pas pour autant qu’on doit les museler !
Quant à la France, je n’arrive pas à comprendre la décision de Frédéric Mitterand, ce ministre de la culture si décevant! Sa décision de boycotter Céline en raison de son antisémitisme me semble une très grave erreur car pourquoi s’arrêter en si bon chemin si on doit suivre la logique qui l’a conduit jusque là ? Tant d’autres artistes n’ont pas pensé «correctement » et n’ont pas suivi les chemins tracés d’avance par les bons penseurs de leur époque et de la bonne société de leur temps. Les grands artistes, de leur vivant, ne les a-t-on pas trouvés plus souvent hors des sentiers battus que sur les voies triomphales de la pensée correcte?
Si on commence à s’attaquer à tous les auteurs dont on n’aime pas les idées, alors nous entrons dans l’ère de la censure. Tout commence comme ça d’abord, en catimini, sur la pointe des pieds par des petites interdictions comme celle du maire de Paris, Delanoë, par exemple, avec son interdiction aux jeunes des dessins exposés par Reiser. D’un côté tout semble permis mais ensuite on interdit par-ci, par-là, selon des critères personnels et changeants.
Je n'aime décidément pas ce qu'on nous prépare en fait de culture.Tous les jours à longueur de télé, de radio et de publicité, on nous incite à ne plus fumer, à ne plus boire, à ne plus consommer trop de viande, à ne plus ceci, à ne plus cela et voici que pointe le: "à ne plus lire" aussi ! Désolant!
Si nous, les blogs littéraires dits'"culturels", nous ne reprenons pas ces informations en mettant en garde les censeurs de tous bords, à quoi servons-nous vraiment alors? Lire tranquille toute seule dans mon coin, je sais faire mais je veux aussi garder l' œil bien ouvert et manifester ma colère quand il le faut ! C'est ma dignité qui est en jeu! Attention!